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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
3 novembre 2019

Lectures d'octobre

Passons un petit coup d'aspirateur sur le sol de ce blog, et prenez un coussin pour vous asseoir. Le temps manque, la motivation aussi, mais j'ai décidé de tenter de faire au moins un article par mois pour vous parler des livres lus le mois précédent, dans la veine de ce que j'avais fait pour les lectures estivales...

Pour le mois d'octobre, j'ai choisi de vous parler de 3 romans, 1 essai et 2 BD...

Côté romans...

où passe l'aiguille Le coeur de l'angleterre la vie en chantier

Où passe l'aiguille, de Véronique Mougin
L'histoire d'un gamin de 14 ans qui vit en Hongrie avec ses parents en 1944. La guerre va venir frapper la famille, séparée et déportée dans des camps de concentration. Pour sauver sa peau, Tomi va finalement s'intéresser au métier de son père, tailleur.
Le style est simple, oral, et pourrait presque en faire un bouquin pour adolescent. On vit avec Tomi la promiscuité des camps et la violence de la séparation, et on arrive à Paris, pour finir dans les salons chics des maisons de haute-couture.
Inspirée par l'histoire d'un de ses cousins, Véronique Mougin livre un roman sympathique, mais que je risque de bien vite oublier.

Le coeur de l'Angleterre, de Jonathan Coe
2010-2018 : les personnages de Bienvenue au club et Le cercle fermé ont vieilli, grandi, mûri, souffert, et ils s'apprêtent à aborder une nouvelle décennie de l'histoire de l'Angleterre marquée par le Brexit. Benjamin, Sophie, Lois, chacun va vivre ses années de manière particulière...
J'avoue, j'ai du mal à dire que je suis déçue par un Jonathan Coe, mais pourtant, je pense que c'est un peu le cas avec ce roman... Oui, l'auteur met totalement en adéquation ses personnages et l'époque qu'ils vivent, oui il intègre des sujets de société de fond dans son intrigue, mais il s'y perd. Ce n'est ni un roman de société, ni un roman politique, mais peut-être la suite de trop d'une oeuvre un peu trop ambitieuse... Et si Jonathan Coe prenait exemple sur son héros Benjamin dans sa réflexion par rapport à la production littéraire ?...
Une mention spéciale tout de même : le récit de la cérémonie d'ouverture de JO de Londres en 2012 vue par chacun des personnages, et qui donne envie de la revoir !

La vie en chantier, de Pete Fromm
Taz et Marnie n'ont pas encore fini de rénover la petite maison qu'ils ont acheté lorsque Marnie tombe enceinte. Mais lorsque Marnie meurt en couche, la vie de Taz s'écroule. Comment continuer à vivre, comment finir la maison et s'occuper de cette toute petite chose qui est arrivée dans sa vie en prenant celle de sa bien-aimée ?
Je craignais, et en même temps j'étais très attirée par ce roman... J'ai pleuré, plusieurs fois, parce que c'est émouvant, parce que c'est bien écrit. Sobre, jamais niais, La vie en chantier est probablement un de mes coups de coeur de cette année. Tellement puissant, avec tellement d'espoir dedans...
Mention spéciale pour les scènes avec Taz qui travaille le bois, explique son odeur, le façonne pour créer des ouvrages d'art... On sentirait presque le bois sous nos mains à la place des pages.

Côté essais...

des hommes justes

Des hommes justes, Du patriarcat aux nouvelles masculinité, d'Ivan Jablonka

"Les hommes ont mené tous les combats, sauf celui de l'égalité des sexes. Ils ont rêvé toutes les émancipations, sauf celle des femmes." (p. 7)

Les premiers mots d'Ivan Jablonka ont le mérite d'être clairs : dans cet essai fort intéressant, Ivan Jablonka s'intéresse à la place des hommes dans la société, et en contrepoint à celle des femmes. Comment les premiers se sont positionnés dans les sphères publiques, les hautes sphères, et comment ils ont reléguées les femmes à la sphère familiale, privée de l'initiative, de la reconnaissance autre que celle qui passe par la maternité.
En remontant le temps, en interrogeant le fonctionnement des régimes politiques, des religions, Ivan Jablonka livre un ouvrage qui questionne et qui aide à évoluer et à réfléchir sur le rôle qu'on nous octroie, qu'on soit homme ou femme. Certains diront qu'un homme ne peut pas parler de féminisme : je pense au contraire qu'un homme peut se saisir de ce sujet, surtout s'il vient questionner la responsabilité de ses congénères pourvus des attributs du genre masculin.
Un pavé, qui se lit doucement, mais que j'ai pour ma part trouvé extrêmement enrichissant. A mettre entre toutes les mains, surtout de ceux.elles qui pensent encore qu'il est normal qu'une femme reste s'occuper de ses enfants quand l'homme poursuit sa carrière professionnelle, qu'il faut remercier son mari de mettre la main à la pâte à la maison, ou qu'une femme qui refuse d'avoir un enfant passe nécessairement à côté du bonheur.

Côté BD...

Dracula les indes fourbes

Dracula, de Georges Bess, inspiré de Bram Stoker
Est-il nécessaire de vous rappeler l'histoire désormais culte imaginée par Bram Stoker au 19e siècle ? Si oui, jetez plutôt un oeil à la chronique du roman que j'ai fait il y a maintenant quelques années.
Dans cette adaptation, Georges Bess reprend la trame du roman, mais l'adapte, perdant un peu de la richesse du style imaginé par l'auteur original. Avec un dessin en noir et blanc, il crée un univers gothique qui s'inscrit dans l'esprit du roman... Mais un poil trop chargé et tortueux à mon goût... Si les dessins sont pour certains très beaux, ils sont noyés dans une mise en page pleine de détails et des arrières plans qui surchargent l'image et la font perdre en puissance.
Une BD toutefois intéressant pour faire découvrir l'histoire et peut-être conduire quelques lecteurs de BD à ouvrir le roman !

Les Indes fourbes, de Alain Ayroles et Juanjo Guarnido
Je vais vous épargner le sous-titre à rallonge de cet album pour vous dire que là, pas d'hésitation : foncez lire ce superbe album servi par une intrigue digne d'un roman picaresque et mis en valeur par des dessins de toute beauté. Le trait de Guarnido s'adapte à la perfection à l'histoire, alternant entre personnages et paysages... Franchement une très très belle réussite, et une très belle idée de cadeau pour les fêtes qui vont bien vite arriver maintenant !

Si tout va bien, on se retrouve début décembre avec les découvertes de novembre ! D'ici là, bonne lecture à tous !

Texte © Miss Alfie 2019.
Couvertures :
Où passe l'aiguille, Véronique Mougin, éditions J'ai lu, 2019, 576 pages.
Le coeur de l'Angleterre, Jonathan Coe, éditions Gallimard, 2019, 560 pages.
• La vie en chantier, Peter Fromm, éditions Gallmeister, 2019, 384 pages.
• Des hommes justes, Du patriarcat aux nouvelles masculinités, Ivan Jablonka, éditions Seuil, 2019, 448 pages.
Dracula, Georges Bess, à partir de Bram Stoker, éditions Glénat, 2019, 208 pages.
Les Indes fourbes, Alain Ayroles et Juanjo Guarnido, éditions Delcourt, 2019, 160 pages.

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Commentaires
L
Très bonne idée, cet article !
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I
Très tentant le livre de Jablonka. J'ai lu cet été Sorcières, de Mona Chollet, de quoi nous réveiller un peu. Il reste du chemin… Ce midi, je me faisais la réflexion que j'avais amené à la maison un nouvel outil d'oppression des femmes : le bio et fait maison ! Que de temps passé à la cuisine à cuisiner local, végétarien, bio, à faire mes yaourts, mon pain, ma lessive… tout ça pour le bien de ma petite famille… (le mien aussi mais je ne suis pas sûre que la balance soit à l'équilibre).<br /> <br /> Merci pour l'idée de lecture.
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