Le goût du bonheur - Marie Laberge

Est-ce la reprise de l'activité du blog ? Pour l'instant, n'ayant pas de boule de cristal, c'est bien difficile à dire. Ce dont je suis sûre, c'est que j'ai très envie de partager avec vous cette trilogie de Marie Laberge qui nous plonge dans le Québec des années 20 aux années 70 !

Publiée au début des années 2000 au Canada, Le goût du bonheur est une trilogie dont les tomes portent successivement les prénoms de Gabrielle, Adélaïde et Florent, trois personnages centraux dans l'histoire de cette famille élargie aux liens du coeur et de l'amitié. Le premier tome, "Gabrielle", s'intéresse à une mère qui se veut aussi femme, issue de la communauté francophone canadienne, qui a épousé contre l'avis de son père un homme issue de la communauté anglophone. Entre Gabrielle et Edward, l'amour et l'entente sont complets, même si le couple doit faire face au désir, à la tentation. Entre place des femmes dans la société, droit de vote, accès à la contraception, les sujets abordés sont multiples et placent Gabrielle tant dans son rôle d'épouse, de mère, que de femme active investie dans la vie sociale.

Ces rôles, sa fille Adélaïde les reprend dans le second tome auquel elle donne son patronyme. En pleine seconde guerre mondiale, Adélaïde doit faire face à l'absence, à la disparition, au deuil, mais aussi à la maternité, plus ou moins entourée de ses proches. On découvre le rôle du Canada dans la guerre, l'impact de cette guerre mondiale sur le continent nord-américain... Si en Europe, il était déjà difficile d'avoir des nouvelles des soldats envoyés au front, des disparus sans laisser de traces, quand un océan renforce la distance, l'incertitude s'accroit et les délais pour obtenir des nouvelles semblent interminables... Et au milieu de la grande Histoire, celle de la famille d'Adélaïde, de ses frères et soeurs, de ses amours, de ses ennemis, et notamment de la soeur de Nick, son époux adoré, déjà rencontrée dans le premier volume, et dont le retour dans le deuxième n'augure rien de bon...

Si le deuxième tome est finalement un tome dur et sombre, le troisième consacré à Florent, ami d'enfance d'Adélaïde, créateur de mode génial torturé par une homosexualité mal assumée, est tout aussi puissant. Les femmes ont réussi à faire leur place dans la société, à être reconnue comme des actrices incontournables. Le divorce a de plus en plus la cote, et les modes de vie évoluent... Sauf pour les homosexuels, devant se cacher, devant se justifier. Et au milieu, Léa, la fille aînée d'Adélaïde, Léa qui cherche à mettre le doigt sur sa psyché, à comprendre les non-dits qui inondent son histoire familiale et peut-être le secret qui entoure sa naissance...

Au final, Marie Laberge nous livre une saga qui traverse le temps, qui questionne sur la place des femmes, sur leur rôle dans la société, qui nous fait rire et pleurer (au sens propre, je préviens les âmes sensibles) mais qui ne tombe jamais dans la mièvrerie et le misérabilisme. On s'attache aux personnages, ils deviennent si proches de nous qu'on s'étonne presque de ne pas les retrouver lorsque s'achève le troisième tome. Alors oui, ça en fait des pages à tourner, ça en fait du poids dans le sac (sauf si vous optez pour les versions numériques, astuce !), mais qu'est-ce que c'est bon de se laisser porter avec autant de plaisir dans cette histoire qui nous rappelle combien profiter de chaque instant, savourer l'affection de nos amis, nos amours, ceux qui comptent, est important.

En attendant, je retourne fouiller dans les lectures de ces derniers mois pour voir desquelles je vais vous parler... Probablement de manière plus brève que pour cette chronique, mais dites vous que c'est ça, ou rien ! En espérant que "ça" vous suffise pour revenir régulièrement par ici !

Texte © Miss Alfie 2018.
Couvertures : Le Goût du bonheur, tome 1 : Gabrielle, éditions Pocket, 2007, 896 pages ; Le Goût du bonheur, tome 2 : Adélaïde, éditions Pocket, 2007, 960 pages ; Le Goût du bonheur, tome 3 : Florent, éditions Pocket, 2007, 1120 pages.

Comments

[nathalie]

Rha la la ça fait des années que j'ai noté le nom de cette romancière et je n'ai toujours rien lu, c'est la honte totale. En tout cas, bon retour à ton blog.

[iceman]

Alléluia she's back ! 😃

[Pops]

Si tu aimes cette période et ce pays, il y a aussi la série Les années du silence de Louise Tremblay d’Essiambre qui suit une famille tout au long du 20e siècle. La série a été réédité en 3 tomes l’an passé chez Charleston.

Bonne reprise !

[Lydia B]

J'avais attaqué le premier tome et d'autres livres sont arrivés... il faudra que je le reprenne.

[Lili Galipette]

Même si tu n'es de retour que pour cette trilogie, c'est un bonheur de t'entendre en parler.

Je l'ai dévorée en 1 semaine et j'en garde un souvenir fort, très fort.