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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
12 avril 2013

La Vérité sur l'Affaire Harry Québert - Joël Dicker

LVAHQMarcus Goldman est new-yorkais, Marcus Goldman est jeune, Marcus Goldman est beau, Marcus Goldman est un écrivain à succès et Marcus Goldman galère un peu pour écrire son deuxième roman. Il part se ressourcer à Aurora, petite bourgade sur la côte Est des Etats-Unis auprès de son professeur et modèle, Harry Québert. Le jour où ce dernier est accusé de le meurtre de deux personnes dont une adolescente de 15 ans, Marcus Goldman, persuadé de son innocence, trouve là un sujet parfait pour son roman : élucider cet évènement tragique.

Joël Dicker est suisse, Joël Dicker est jeune, Joël Dicker est sympathique (puisque, je peux me la péter, je l'ai rencontré à Lyon le 30 mars dernier pour les Quais du Polar) et Joël Dicker a récolté deux récompenses non négligeables pour ce roman qui se vend par pleines palettes. Notez que pour la complète analogie avec mon pitch, je n'ai pas précisé que Joël Dicker était beau parce que, voilà, les mecs, c'est pas tellement mon truc. Mais l'honnêteté me pousse à dire que Joël Dicker est quand même plutôt beau gosse ce qui fait de lui un être parfaitement énervant puisqu'il écrit en plus de très bon romans.

Car oui, La Vérité sur l'Affaire Harry Québert (que j'abrègerai par la suite LVAHQ) est un excellent roman multi-facettes. D'abord, l'aspect polar puisque c'est celui que je retiens en premier. Le montage du scénario est brillant. Joël Dicker distille les éléments de l'enquête comme les pièces d'un puzzle et les assemble au fur et à mesure. Du coup, il n'est pas rare de voir une nouvelle pièce arriver comme ça, comme un cheveu sur la soupe et d'attendre un moment avant qu'elle ne se raccroche aux autres pièces. D'autre part, l'histoire avançant, le héros se forge la même hypothèse que le lecteur sur les meurtres. On se doute alors qu'il y a quelque chose qui va tout remettre en question et tac, le petit cliffhanger en fin de chapitre ou de partie. Question de ça, les codes traditionnels du thriller sont respectés. Les puristes ou les rabat-joie parleront de technique éculée mais le fait est que l'histoire est costaud, tient la route, jusqu'au chapitre de l'explication finale.

Autre point, Joël Dicker aborde plusieurs aspects sociétaux dans son roman. Rassurez-vous, là n'est pas le fond et le but du roman qui reste avant tout un roman policier. Plusieurs aspects sociétaux, donc. En vrac, la relation amoureuse entre un trentenaire et une adolescente et sa perception par l'Amérique du milieu des années 70 et de la fin des années 2000, la relation entre un écrivain et son éditeur avide de reconnaissance et de profits (aux dires de Joël Dicker, son éditeur n'est pas comme ça, tant mieux pour lui), l'appropriation et l'interprétation de faits divers par les médias. En outre, Joël Dicker livre une réflexion sur le métier d'écrivain et sur la phase de création. Encore une fois, ces aspects, en particulier le dernier, me sont apparus secondaires au regard de l'intrigue.

Enfin, et ce n'est pas négligeable, LVAHQ est un livre qui se lit facilement. Pas de phrases compliquées ou longues comme un jour sans pain, pas de maniérisme, pas d'ajectifs qualificatifs à tout bout de champ, rien de tout ce qui peut rendre un livre particulièrement pénible. J'imagine aisément que ce style, simple et fluide, a contribué au succès du livre. Les mauvaises langues reprocheront sans doute des personnages un peu caricaturaux (je me suis fait ponctuellement la réflexion) et ce style simple (simpliste ?) qui se retrouve dans les romans de Marcus Goldman et Harry Quebert. Malgré tout, ces reproches ne suffiront pas à me faire penser que l'intrigue relève complètement le niveau et fait de LVAHQ un très bon polar.

Texte © Alfie's mec 2013.
Couverture : La Vérité sur l'Affaire Harry Québert, Joël Dicker, Éditions de Fallois, 2012.

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Commentaires
Y
Ton avis une fois de plus me conforte dans mon envie de découvrir ce livre ^^
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T
Des avis contrastés, mais j'ai tout de même fini par l'acheter, et je suis d'accord avec toi, un livre qui se lit facilement, de temps en temps, c'est bien aussi! Pour moi, polar et aspects sociétaux, ce n'est pas incompatible et ça ne nuit pas à l'aspect policier, c'est même fondamental dans le versant noir du polar. Tu me rends impatiente de le lire!
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L
merci monsieur ! je t'avoue que je l'ai laissé volontairement de côté à force d'entendre tout et n'importe quoi à son sujet. Tu me donnes envie de le lire pour de bon toi ! Merci.Bises à Madame (qui lit sans doute ce commentaire avant toi ;-))
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A
Je ne lis que des commentaires positifs sur ce roman, il va falloir qu'il rejoigne ma pal.
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A
Un roman qui m'avait passionné, malgré sa facilité. Tu as raison, ça fait du bien de temps en temps.
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