Le fil rompu - Céline Spierer
1978. Lors d'une vente aux enchères, six tableaux d'un artiste polonais sont achetés par un anonyme.
De nos jours à New York, une vieille dame va raconter l'histoire de sa famille à son petit voisin et l'emmène à la découverte de ces six tableaux conservés dans son appartement.
Si vous aimez les histoires de famille qui se déroulent sur un siècle et vous font voyager, vous devriez aimer Le fil rompu. Mais attention, Céline Spierer ne nous livre pas une sage pleine de bons sentiments... Non, c'est plutôt une histoire sombre qu'elle imagine, assez loin de la douceur qui se dégage de cette belle couverture.
Sur le dos de l'ouvrage, Céline Spierer est présentée comme titulaire d'une "bachelor en écriture scénaristique", et je dois avouer que je comprends mieux la construction narrative de ce roman qui vous fera naviguer dans le temps et dans l'espace sans réelle logique à première vue. Mais peu à peu, le lecteur récupère les morceaux de puzzle de l'histoire de madame Janik et remet dans l'ordre la vie de cette femme, de sa mère et de sa grand-mère.
Les femmes de ce roman ne sont a priori pas des femmes fortes, des héroïnes qui s'élèveraient contre leur destin et qui viendraient le braver. Ce sont plutôt des femmes mélancoliques, abimées par les événements, qui vont tenter de sauver leur peau en quelque sorte en saisissant les opportunités que la vie placera sur leur route. Ce sont des femmes "normales", auxquelles chacune de nous peut s'identifier, mais des femmes qui, malgré leur fragilité apparente, auront survécu et seront passées par-dessus bien des difficultés et des déconvenues. Des femmes comme nous, fortes finalement !
Dans ce roman qui nous entraîne en Pologne, en Allemagne et aux Etats-Unis, qui nous fait traverser le vingtième siècle et ses affres, Céline Spierer montre un certain talent pour raconter des histoires. Une romancière à suivre !
Texte © Miss Alfie 2021.
Couverture : Le fil rompu, Céline Spierer, éditions Héloïse d'Ormesson, 2020, 400 pages.