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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
25 avril 2012

Les mauvaises gens - Etienne Davodeau

mvcouvLes Mauges, région rurale, catholique et ouvrière de l'Ouest français. Durant les années 50, des centaines de jeunes gens quittent l'école au seuil de l'adolescence pour travailler à l'usine et découvrir ses pénibles conditions de travail. Avec l'église, l'usine est le seul horizon de leur quotidien. Région réputée rétive aux changements, certains de ces jeunes gens se lancent dans l'action militante. C'est l'histoire de deux d'entre eux que Davodeau nous raconte ici.

Chose promise la semaine dernière, chose due cette semaine, j'arrive avec ma chronique du troisième reportage de Davodeau que j'ai lu, le deuxième dans sa chronologie puisque paru en 2007. Il s'intéresse ici à la vie de deux personnes qui, au cours de leur jeunesse et de leurs rencontres, ont été amenées à s'engager dans divers courants militants ou syndicaux.

En y repensant, je me dis que j'ai oublié de vous parler du dessin de Davodeau la semaine dernière. Ceci dit, j'en avais déjà parlé dans Les Ignorants. On a à faire avec un dessin épuré, en noir et blanc avec un travail sur les nuances de gris sur les paysages. Mais ce qui est important à signaler, c'est que le dessin, s'il est un outil pour raconter son histoire, n'est pas un argument pour la qualité de l'oeuvre. On oublie les dessins pour s'intéresser au propos de l'auteur. Comme il dit à ses témoins, "[il] ne cherche pas la ressemblance absolue, ce n'est pas [son] boulot" (page 141). Aussi, la puissance de l'histoire, du propos, de l'engagement de ces personnes passe par le dessin de Davodeau parce que ce dernier juge que c'est le meilleur vecteur qui soit. C'est un parti-pris original dans la mesure où ce genre de sujet est généralement abordé dans des ouvrages purement écrits ou dans des reportages télévisés. Cependant, j'adhère totalement à ce procédé qui se développe de plus en plus comme on a pu le voir avec Le Photographe ou dans Les Cahiers Russes et Les Cahiers Ukrainiens que je chroniquerai à l'occasion.

mvplPour en revenir à ces mauvaises gens, l'histoire de ces deux personnes est passionnante. Leur parcours militant, expliqué dans les moindres détails est passionnant et sa cohérence est justifié par les différentes rencontres de ces personnes. Ceci dit, sans retirer aucune qualité à cet ouvrage, j'ai été à peine moins passionné que par mes deux autres lectures de Davodeau. Le militantisme, qu'il soit syndical ou politique, a du mal à m'enthousiasmer. Ceci dit, je conçois parfaitement qu'on s'engage pour défendre les conditions de travail de ses collègues. Il s'agit d'une cause noble qui mérite le respect. Malgré les caricatures de syndicalistes qui dirigent parfois certaines cellules syndicales. L'ouvrage présente toutefois des personnes très engagées mais qui restent modérées dans leur propos et qui justifient toujours leur actions, ce qui n'est pas négligeable.

(Attention, spoil dans ce dernier paragraphe) Etienne Davodeau raconte donc avec passion et avec tendresse l'histoire militante de ces deux personnes qui ne sont autres que ses parents (on l'apprend très tard dans le livre). Cet engagement, l'éducation qu'il a du coup reçue, tout ça a nécessairement déteint sur l'homme qu'il est et certains aspects sont évoqués dans la seconde moitié de l'ouvrage. Les Mauvaises Gens est sans doute une des explications du fait que Davodeau a choisi de s'intéresser à des personnes singulières et engagées et d'en raconter l'histoire sous un crayon qui ne cesse de nous passionner.

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à l'initiative de Mango !

Texte © Alfie's mec 2012.
Couverture et planche (cliquez pour agrandir) : Les mauvaises gens, Etienne Davodeau, Éditions Delcourt, 2007.

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Commentaires
M
Je n'ai pas lu celui-ci mais il semble aussi bien que les autres albums. Je ne suis qu'au début de ma découverte de Davodeau mais il me reste de quoi lire encore! Tant mieux!
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N
Encore du très bon Davodeau à ce que je vois ! ;-)
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J
Enocre du bon Davodeau. Finalement il n'y a pas grand chose à jeter dans bibliographie !
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C
Bon, je n'ai encore rien lu de lui mais je crois que là, je vais devoir m'y coller !<br /> <br /> Ce n'est pas la première fois que je vois passer une chronique sur l'une de ses BD et elles sont très positives à chaque fois.
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L
je note je suis dans une période BD aussi ! je viens de terminer Quai des enfers, génial ! merci pour ton conseil !
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