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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
25 mars 2021

Haute voltige - Ingrid Astier

Haute voltigeSur le périph' parisien, le convoi d'un riche saoudien se fait braquer. En quelques minutes, une fortune est dérobée, mais la prise la plus intéressante semble être cette jeune femme, Ylana, que le chef de la bande, Ranko, rapporte comme prise de guerre à son oncle, Astrakan. Pendant ce temps, le commandant Suarez tente de mettre la main sur un voleur d'oeuvre d'art qui se balade sur les toits de Paris...

Le gros problème, quand on laisse 10 ans passer entre deux lectures d'un auteur, c'est qu'on est susceptible de ne plus accrocher au style, d'avoir évolué dans ses goûts et son niveau d'exigence. C'est typiquement ce qui vient de se passer avec Ingrid Astier dont je garde pourtant un excellent souvenir de lecture avec Quai des enfers.

Dans Haute-Voltige, Ingrid Astier nous immerge dans deux milieux : d'une part celui du banditisme avec Astrakan et Ranko, et d'autre part celui des flics avec le commandant Suarez et son équipe. Je dois reconnaître notamment que j'ai trouvé le personnage de Ranko particulièrement intéressant, complexe, distrayant aussi par rapport à d'autres criminels. Mais à l'inverse, j'ai regretté ce foisonnement de personnages, de noms. Des hommes et des femmes auxquels Ingrid Astier donne vie mais en allant soit trop, soit trop peu dans la profondeur...

Un exemple tiens... Carmel, cet ami retrouvé de Suarez dont on comprend qu'il a eu un lien fort avec lui et avec Tamara, la femme de Carmel. Mais sans aller plus en profondeur, sans comprendre pourquoi ces trois-là se sont perdus de vue, ce qui s'est joué, quand... Du coup, je n'ai pas saisi l'intérêt de nous raconter ça. Carmel aurait pu être un collègue de Suarez comme un autre, c'était suffisant. Ou alors, il fallait creuser, aller plus loin dans le trouble qui s'empare de Tamara...

Autre truc très agaçant dans ce roman, c'est la mise en avant d'un nombre incalculable d'objets de marque. Voitures, motos, montres, j'en passe et des meilleures : Ingrid Astier s'arrête sur des détails (en soit, ça peut être très bien pour créer une ambiance, définir un personnage) mais au point d'en faire un catalogue du luxe et une caricature. Sans parler des scènes au sein de la Police dont les dialogue m'ont semblé trop écrit pour être vrais au final.

Si on arrive à mettre ces défauts de côté, il faut reconnaître qu'Ingrid Astier imagine une intrigue originale, qui sort de l'ordinaire, à base d'échecs et d'oeuvres d'art. C'est d'ailleurs parce que cette intrigue m'a plu que j'ai réussi à dépasser les défauts pointés pour aller au bout de ce roman.

Texte © Miss Alfie 2021.
Couverture : Haute voltige, Ingrid Astier, éditions Gallimard, collection Folio policier, 2018, 720 pages.

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