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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
31 mai 2011

Le loup dans la bergerie - Gunnar Staalesen

9782070304998Varg Veum est un ancien flic devenu détective privé. Par principe, il refuse toujours les enquêtes de "couple" et s'attache principalement à retrouver des personnes disparues... quand il a des clients. C'est tout naturellement qu'il refuse à un avocat célèbre de Bergen de suivre sa femme, monsieur craignant un adultère. Cependant, sa curiosité sera mise à rude épreuve quand, quelques jours plus tard, un homme se présente en lui demandant de retrouver sa soeur disparue dont il a conservé quelques photos... Sur ces clichés, il retrouve la femme de l'avocat...

Bien avant l'engouement pour les polars nordiques créé par la trilogie Millenium, il y avait déjà des romans policiers en Scandinavie, si si ! Le loup dans la bergerie a en effet été publié en Norvège en 1977, soit une bonne trentaine d'années avant que Stieg Larsson ne truste le créneau, et c'est la première mise en scène de Varg Veum que nous propose Gunnar Staalesen. Né à Bergen, il choisit cette ville, la deuxième de Norvège après Oslo, pour en faire le théâtre principal d'une série dont une dizaine de romans ont actuellement été traduits en français (le dernier en date, L'écriture sur le mur, est sorti en février 2011 chez Gaïa).

Varg Veum, si l'on se souvient que ce bouquin a été écrit en 1977, est un être atypique pour l'époque, mais dont le profil se généralisera par la suite... Divorcé, il voit son gamin deux dimanches par mois et alterne les aventures d'un soir avec les soirées silencieuses en compagnie de sa bouteille d'Aquavit. Un profil qui fait forcément penser à des John Rebus, des Harry Hole et comparses, mais qui évolue dans un univers où les téléphones sont encore rares, où il faut faire la queue à une cabine téléphonique quand on n'est pas chez soi et qu'il faut passer un appel urgent, où les ordinateurs sont loin d'avoir remplacé les machine à écrire et où les empreintes ADN font parties d'un futur encore inconnu.

Gunnar Staalesen nous entraîne à la suite d'un détective qui ne nous épargnera ni les longues journées de filature à attendre avec lui que la proie bouge, ni la virée dans les bas-fonds de la Norvège, nous montrant une image bien loin du modèle social scandinave admiré de beaucoup... Ici, prostitution et trafic de stupéfiants semblent le lot quotidien de la police locale... Et si ces journées d'attente et de filature peuvent faire craindre aux plus sceptiques une lenteur dans la narration, je tiens tout de suite à vous rassurer : rien ne nous est raconté à la légère, et tous les indices sur lesquels tombera Veum seront autant de clés que le lecteur pourra utiliser pour résoudre en même temps que l'enquêteur une intrigue qui laisse présager une suite à découvrir sans plus attendre !

Une petite immersion au coeur des pages ?

"Je sortis mes provisions. Quand j'avais un travail comme celui-ci, je me préparais le matin un épais paquet de sandwichs ; c'était le tour des derniers : miel et geitost, fromage de chèvre sucré. Je pris la thermos de thé chaud, maintenant tiède. Je bus la dernière gorgée. Je sortis un stylo à bille et dessinai sur mon carnet un visage de femme à la longue chevelure ondulée. Mais ses traits étaient trop grossiers, alors elle se transforma en homme. Comme les cheveux le rendaient trop féminin, je lui ajoutait une moustache noire. Trop BCBG. Je le dotai d'une barbe. Il ressemblait à un Viking étique. Je le chaussai de lunettes pour le situer dans notre temps. Pour finir, je lui donnai un teint basané, celui d'une race proche de l'Equateur. Lorsque j'eux terminé, j'arraichai la page, fis une boule du chef-d'oeuvre et le laissait tomber sur le plancher de la voiture." (p. 64)
"Elle me pria d'aller à tous les diables me faire passer du baume à l'huile de foie de morue sur l'organe approprié. Elle me pria de m'enfoncer un parapluie rouillé à un endroit où ça aurait certainement fait très mal. Elle me pria de faire toutes sortes de choses divertissantes, mais aucune de ses propositions ne m'inpressionna." (p. 201)

Petit_bac
Roman lu pour le Challenge Petit Bac organisé par Enna, catégorie "Animal"

Texte © Miss Alfie 2011, sauf citations.
Edition lue : Le loup dans la bergerie, Gunnar Staalesen, traduit du norvégien par Olivier Gouchet, éditions Gallimard, collection Folio Policier, 2004, 320 pages.

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Commentaires
M
@ Alex-Mot-à-Mots : Pour ma part, ça ne m'a pas gêné, j'ai eu le sentiment que ça s'inscrivait bien dans l'histoire.
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A
J'ai le souvenir d'un roman fort lent. Nordique, quoi.
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M
@ Sophie : C'est vraiment un auteur à découvrir, d'autant qu'il publie toujours à l'heure actuelle de nouvelles intrigues.<br /> <br /> @ Joelle : C'est vrai que ce bouquin est sorti en Norvège à la fin des seventies, et aujourd'hui encore on découvre de nouveaux titres !<br /> <br /> @ Michel : En tout cas, il m'a semblé sympathique, ce Veum !<br /> <br /> @ LMO : J'aime pas trop les notes, je dois être traumatisée de ma scolarité ! Disons qu'on pourrait lui donner un 4/5, pas l'excellence, mais très bon malgré tout !<br /> <br /> @ Isa : J'en ai quelques uns à rattraper avant de lire le dernier !
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I
Varg Veum est un des personnages que je préfère<br /> cela fait des années que je suis ses aventures, le loup dans la bergerie étant le 1er roman policier scandinave que j'ai lu<br /> <br /> depuis je ne peux me passer de cette littérature :)<br /> <br /> je suis plongée dans son dernier roman, l'écriture sur les murs :)
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L
Ben t'as pas mi de note! (je suis une maniaque des notes... :p )
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