Le sari rose - Javier Moro

En partant faire des études en Angleterre, la jeune Sonia Maino ne se doute pas qu'elle va y faire une rencontre qui va bouleverser sa vie : dans un petit restaurant de Cambridge, son destin va croiser celui de Rajiv Gandhi, le fils d'Indira Gandhi, célèbre Premier Ministre Indien. De succès politiques en drames terroristes, la petite Italienne va connaître un destin hors du commun.

En ouvrant ce roman, je n'imaginais pas lire un livre à mi-chemin entre la biographie et le roman. Ainsi que l'auteur le précise au début, rappelant l'extrême discrétion de Sonia Gandhi, "Ceci est une version romancée de la vie de Sonia Gandhi. [...] Les dialogues, conversations et situations sont le fruit de l'interprétation de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement la stricte réalité." Le Sari rose nous propose donc l'histoire d'une famille, celle des Nehru-Gandhi. Si le point d'entrée est la belle-fille, Sonia, tous les membres en vue de la famille seront présentés.

Partant de l'histoire d'amour entre deux êtres que tout sépare, Javier Moro brosse le portrait d'une dynastie dans la "jeune" République d'Inde. L'arrivée en Inde de Sonia et son mariage avec Rajiv seront l'occasion de retracer l'histoire d'Indira Gandhi, mais aussi celle de son père, le premier Premier Ministre après l'indépendance de l'Empire Britannique : Jawarahrlal Nehru. J'y ai pour ma part appris beaucoup de choses, tant d'un point de vue historique, politique ou culturel. Si l'Inde est un pays qui a tendance à me fasciner, j'avoue le connaître très mal, et cette lecture aura eu le mérite de parfaire mes connaissances en la matière.

Coté intrigue, rien de transcendant : une petite recherche sur internet vous apprendra bien vite que Sonia Gandhi est encore aujourd'hui en Inde une figure emblématique du parti du Congrès. Elle a donc pour l'instant échappée aux multiples attentats qui ont décimé les leaders politiques "gênants" que pouvaient être sa belle-mère ou son mari. Si la fin du livre m'a paru traîner en longueur, c'est que j'avais déjà lu que Sonia entrerait en politique après moult tergiversations après l'assassinat de son mari... Du coup, l'histoire m'a semblé perdre en intensité.

Le Sari rose ne doit pas effrayer les allergiques à la politique qui, si elle occupe une place importante dans la vie de cette famille, reste un filigrane autour duquel se greffe bien des événements historiques. Grâce à l'histoire d'amour entre Sonia et Rajiv, Javier Moro nous brosse le portrait d'une Inde partagée entre tradition et modernité, un pays qui se cherche encore aujourd'hui et fait parfois la Une de nos journaux pour des faits bien éloignés de la non-violence prônée par Gandhi...

Ce qu'on en dit ailleurs :

• Sur la route de Jostein : "Un seul reproche sur le style est le fait de glisser des petite phrases qui laissent présager la suite tragique des évènements."
• Le temps de lire : "Certes c'est un roman et les éléments de la vie personnelle de la famille sont romancés, mais en tout cas il donne un bon aperçu de l'histoire indienne, de la société, des enjeux politiques du pays."

Texte © Miss Alfie 2014.
Édition présentée : Le Sari rose, Javier Moro, traduit de l'espagnol par François Rosso, Éditions Points, 2011, 765 pages.

Comments

[Jostein]

J'ai transféré ma chronique il y a peu sur mon nouveau blog. J'avais vraiment beaucoup aimé ce livre mais je suis toujours très intéressée par les romans sur l'Inde.

Par contre, je m'aperçois qu' il a une faute d'accord dans ma phrase. Je vais aller corriger ça sur mon blog

[Sybille]

J'avais également beaucoup aimé ! Mon édition était ponctuée de photos en noir et blanc, génial !

[Douceurlittérair]

J'avais énormément aimé ce livre! Je l'ai trouvé très bien écrit et pour une personne comme moi qui ne connaissais pas l'histoire de cette famille, j'en suis ressorti ravie et enrichie. Un très bon livre en ce qui me concerne.

[George]

Je tourne autour depuis pas mal de temps quand je le vois en librairie, ton billet m'en apprend plus. Comme je dois restreindre mes achat, je pense que celui-ci va attendre.

[Critéïne]

Moi je n'ai pas autant accroché que toi. J'ai mis beaucoup de temps à le lire car je m'ennuyais au fil des pages. Mon avis : http://demaplumeavosoreilles.wordpress.com/2010/12/10/le-sari-rose-javier-moro/