Tungstène - Marcello Quintanilha

Salvador de Bahia, Brésil. Les chemins de quatre habitants de la ville se croisent au pied du fort de Notre-Dame de Monte Serrat. Caju, dealer à la petite semaine, M. Ney, militaire à la retraite, Richard, brillant policier et Keira, avec laquelle il vit une relation chaotique, se retrouvent tous impliqués dans un incident d'apparence anodine qui va dégénérer en fait divers. (Quatrième de couverture)

Posons le contexte. Je passe devant une librairie. Non, pas de le dealer, un autre. Je vois ce livre avec une petite étiquette qui annonce un polar saisissant. Du coup, ça m'intrigue. Alors j'en touche un mot au dealer qui m'annonce qu'il n'en a plus et que, du coup, il ne l'a pas pas lu. Ca peut être un bon signe... Je récupère un exemplaire quelques semaines plus tard et me plonge dedans. Et là, c'est le drame.

Evacuons l'aspect dessin. Les personnages sont bien dessinés, les émotions ressortent bien même si on peut reprocher une exagération ponctuelle du trait et la colorisation en nuances de gris contribue à créer l'ambiance lourde et tendue. Le dessin est donc correct mais ce n'est pas non plus l'atout de l'ouvrage.

Vous avez donc compris, l'atout, c'est le scénario. Ouais, alors, en fait, non. Non non non. Oh laaaaa, non. Comment dire... J'attends toujours le "polar à la construction minutieuse" qui part de ce fait divers banal. Parce que le fait divers, on le voit en long, en large et en travers. Et plus on avance, plus on se dit "y'a quelque chose qui va venir, ça monte, ça monte" et en fait, non. Rien. Le fait divers trouve son issue et on referme le bouquin. Et alors quoi ? C'est tout ?

Deux remarques. D'une part, c'est complètement inabouti. On attend un climax qui n'arrive jamais et on reste scotché sur le fait de départ sans en sortir et sans le développer. D'autre part, on espère que le fait que l'auteur brésilien localise son histoire au Brésil nous dépeigne la société locale. Or, j'ai l'impression que l'histoire pourrait se dérouler à Marseille, San Francisco ou Perpette-les-Oies que ce serait pareil. Bref, pas grand intérêt sur ce point.

Du coup, Tungstène déçoit plus qu'il ne remplit son ambition de polar tendu. Si la tension y est, ne soyons pas totalement de mauvaise foi, l'histoire peine à monter à tension et à se développer sur quelque chose d'intéressant. Ce qui aurait pu s'apparenter à un coup de coeur de l'année 2015 se révèle finalement un joli bide.

Texte © Alfie's mec, 2015.
Couvertures : Tungstène, Marcello Quintanilha, Éditions Ca et Là, 2015.

Comments

[Lili Galipette]

Bien bien bien... Dispensable, si je comprends bien.