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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
14 février 2014

De là, on voit la mer - Philippe Besson

de làPour écrire, Louise s'isole dans une maison en Italie. Tandis que son mari, François, l'attend à Paris, Louise rencontre Luca, le fils de sa femme de ménage. Et puis un jour, avec une voiture, tout bascule...

Voilà le quatrième roman que je lis dans le cadre du Prix Océans. Là encore, il s'agit d'une découverte car si je connais de réputation Philippe Besson, je n'avais jamais lu ses romans. De là, on voit la mer nous offre une vision sans concession et finalement assez cruelle du couple, une vision renforcée par un personnage féminin dominateur, fort et peu sympathique au final.

Louise est écrivain, a priori assez célèbre, et toute l'histoire tourne autour d'elle, autour de ses désirs et de ses envies. On en vient à se demander qui est François, son mari, qui n'hésite pas à commettre un acte fort pour l'interpeller, elle qui manie les mots et n'entends pas ceux de son mari. Louise m'est apparue comme froide, distante, égoïste. Seul son bien-être importe. Tout juste si la souffrance qu'elle occasionne à François lui apparaît...

Pour détailler et scruter ce basculement d'un couple, Philippe Besson nous livre une histoire sans concession, décortique le mécanisme à l'oeuvre. Ainsi, lors de l'explication entre les deux époux, explication qui représente une cinquantaine de pages sur le roman, il n'hésite pas à expliciter chaque phrase prononcée, ne laissant aucune marge d'interprétation au lecteur. Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Dans tous les cas, c'est un exercice. A la manière d'un chirurgien, il dissèque chaque mot, chaque expression, chaque soupir et chaque silence.

Sur le principe, voilà une narration pertinente, parfois violente d'ailleurs, surtout lorsqu'on est soi-même à l'aube d'une nouvelle étape de sa vie de couple. On s'interroge. On se demande si nous aussi, dans dix, quinze, vingt ans ou plus, on aura trouvé la manière de continuer à s'aimer sans la passion des débuts... Et puis on se dit qu'on aimerait autant éviter de finir comme François et Louise, d'en arriver à ces non-dits...

Au final, Philippe Besson aurait, je pense, pu faire un bien meilleur roman en ne tombant pas dans une intrigue si convenue et prévisible. De là, on voit la mer m'est apparu un peu comme une illusion : quelque chose qui m'a ponctuellement remuée, bouleversée, mais qui s'avère un joli verni sur une histoire éculée...

"Ce n'est qu'une illusion, bien entendu, mais l'écriture n'est absolument rien d'autre qu'une affaire d'illusion." (p. 19)

Ce qu'on en dit ailleurs :

  • Le monde de miss G : "J'aime beaucoup le style de Philippe Besson, avec des chapitres courts il arrive à donner un rythme à son récit et il est difficile de s'arrêter une fois lancé dans la lecture, le dépouillement de son écriture ne me gênant pas, au contraire."
  • Et pourquoi donc ? : "Cette situation d’adultère avec l’habituel trio, mari, femme et amant, est loin de briller par son originalité, même si la cougar lettrée pourrait être la mère de l’apprenti marin."
  • Sur la route de Jostein : "Dans l’ensemble je suis tout de même restée en marge de cette passion d’une femme quarantenaire "sans hésitation"."
  • Des galipettes entre les lignes : "L’histoire de Philippe Besson est belle comme une photographie sur papier glacé : malheureusement, ces images de magazines ne se laissent jamais pénétrer.

Un roman lu dans le cadre de ma participation au Prix Océans 2014 !

2014

Texte © Miss Alfie 2014.
Édition présentée : De là, on voit la mer, Philippe Besson, Éditions Julliard, 2013, 216 pages.

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Commentaires
M
J'ai lu mieux de Philippe Besson mais j'aime assez son style (et placer l'intrigue en Italie avec moi il marquait déjà des points).
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A
Une histoire éculée ? Pas tentée, pour le coup.
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