Ce que le jour doit à la nuit - Yasmina Khadra
Dans les années 1930, le jeune Younes voit sa famille quitter leur campagne historique pour tenter de survivre à Oran. Confié par son père à un oncle pharmacien, Younes va devenir Jonas, petit garçon élevé au milieu des chrétiens et des juifs de la banlieue oranaise.
Il aura fallu qu'une de mes meilleures amies se plonge dans ce roman en me disant beaucoup de bien sur l'auteur pour que j'exhume de ma PAL ce roman de Yasmina Khadra, écrivain algérien au pseudonyme féminin. De cet auteur, j'avoue que je n'avais jusqu'à présent rien lu. Ce fut pour moi une totale découverte de l'écriture de Yasmina Khadra.
Quelques jours après avoir achevé cette lecture, j'avoue qu'il m'est difficile de vous dire si j'ai aimé ou non ce roman. Alors c'est vrai, il se lit vriament bien, on se laisse embarquer par l'histoire de ce petit garçon, on le suit au fur et à mesure de son évolution, jusqu'à le voir confronté à la guerre d'indépendance au cours de laquelle il devra choisir son camp. On s'attache à Younes/Jonas, à son oncle, à sa tante, à ses amis pied-noirs. On se prend à rêver des plages d'Algérie, à sentir la chaleur du soleil sur notre peau. Mais... Mais...
Mais je m'attendais à une histoire qui m'aurait donné à voir la grande Histoire de manière plus présente. Certes, la seconde guerre mondiale est là, en philigrane. Certes, Younes/Jonas va se trouver confronté à l'histoire de son propre pays, mais il 'ma manqué quelque chose... J'espérais que Yasmina Khadra nous propose une intrigue beaucoup plus en lien avec l'histoire politique de nos deux pays, alors qu'il nous offre en fait une histoire d'amitié, de tolérance et de partage.
Attention, loin de moi l'idée de dire que cette histoire n'est pas belle, bien au contraire. Elle est la preuve que les peuples peuvent cohabiter et vivre ensemble à partir du moment où l'on met en avant les sentiments plus que les opinions politiques et religieuses. L'écriture de Yasmina Khadra est, il me semble, dénuée de jugement sur les actes des uns et des autres, il constate, raconte, narre les directions choisies par les uns ou les autres...
Encore une fois, cette lecture me rappelle qu'il peut exister un décalage entre ce que j'attends d'un livre et ce que j'y trouve. Sans que Ce que le jour doit à la nuit soit un livre qui reste dans mon panthéon, c'est malgré tout une histoire que je conseillerai à qui recherche une belle histoire d'amitié, dénuée de politique et d'interpellation historique.
Texte © Miss Alfie 2012.
Édition lue : Ce que le jour doit à la nuit, Yasmina Khadra, Éditions Pocket, collection Littérature, 2009, 437 pages.