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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
28 mai 2011

Le champ de personne - Daniel Picouly

le_champ_de_personneDans les années 50, en banlieue parisienne, le petit Daniel a onze frères et soeurs qui s'entassent avec leurs parents dans une petite maison. Au fil d'une journée, ce gamin d'une dizaine d'années nous relate sa vie, ses anecdotes et ses souvenirs d'une autre époque.

Daniel Picouly était le parraine de l'édition 2010 des Mots Doubs. De nom, je le connaissais, notamment pour les émissions qu'il a animé à la télévision, mais aussi pour ce roman, Le champ de personne, sans doute son plus célèbre. Ceci dit, je ne m'étais jamais lancée. Rencontrer l'auteur et échanger quelques mots avec lui furent l'occasion pour moi de rapporter à la maison ce premier roman, à cheval entre l'imagination et l'autobiographie.

Dans une série de livres, à commencer par Le champ de personne, Daniel Picouly revient sur son enfance, qu'il nous narre avec un style simple, quasiment enfantin, comme si c'était le Daniel des années 50 qui nous relatait sa vie... Ceci dit, c'est quand même un gamin pas trop mal instruit et pas si mauvais en orthographe qu'il veut bien nous le faire croire ! Cette vision enfantine crée d'ailleurs un certain humour au fil des pages, avec la vision que peut avoir un enfant de certaines choses, avec les chimères qu'il peut se construire, et surtout avec ce qu'il peut comprendre...

Au fil de cette journée, on sent chez l'enfant une admiration énorme pour ses parents. Il invente une vie parallèle à son père, qui a sauvé de Gaulle de la mort, ou encore qui a combattu avec Marcel Cerdan quelques jours avant que son avion ne s'écrase à son retour d'Amérique... Quant à sa mère, elle tient une place centrale dans le roman. C'est le pilier de la famille, le chef d'orchestre qui coordonne la dizaine de partitions qui vit encore sous son toit, qui fait des clafoutis brûlés et surtout, surveille ce que nous raconte son gamin, histoire qu'il ne ponctue pas son texte de trop de gros mots !

Stylistiquement, en plus de reprendre un style narratif qui se veut enfantin, c'est surtout une histoire écrite comme elle pourrait être racontée, avec des digressions permanentes, parce que telle histoire à fait penser à une anecdote, et, tu comprends, faut à tout pris que je te raconte ça avant de continuer ! Alors bon, au début, c'est surprenant. On s'y fait et on se laisse prendre au jeu... Mais pas jusqu'à la fin... Arrivée au deux-tiers du livre, j'avoue que j'ai commencé à lire en diagonale, peut-être parce que j'aime qu'on aille droit au bout, et puis, il faut l'avouer, parce que ce bouquin ne regorge pas de rebondissements particulièrement transcendants, et que si des gamins ou des ados peuvent apprécier de découvrir la vie de cet alter ego à la sortie de la seconde guerre mondiale, les histoires de billes ou de dictée, même si ça me rappelle quelques souvenirs, ce n'est pas ce que l'on fait de plus trépidant !!!

Malgré ce bémol, avec Le champ de personne, Daniel Picouly nous livre un récit plein de tendresse, où l'argent manque souvent, mais sans empêcher la famille de se retrouver autour d'une belle table pour un dîner de fortune, qui rappellera sûrement des souvenirs d'enfance à la génération des baby-boomers, mais à déconseiller si vous cherchez du rebondissement et de l'animation dans votre lecture !

Une petite immersion au milieu des pages ?

"Notre Sainte Vierge à nous fait de la lumière. Pas beaucoup. Seulement une petite lueur verdâtre en suspension dans l'obscurité. Un bout de miracle. C'est la statuette de la Vierge que la mère a rapportée de Lourdes avec une bouteille d'eau bénite. Même que la bouteille était consignée." (p. 23)
"Encore une qui a le feu où je pense ! Comme disent les commères de la place du marché, celles qui surveillent les filles de ceux qui sont partis. C'est là que j'ai appris l'expression "avoir le feu où je pense". Ça doit être quelque part dans la tête. Là où sont les idées." (p. 37)
"Cette manie qu'a la mère de raconter en zigzag, en allant du buffet au garde-manger, de l'évier à la cuisinière, en découpant, en épluchant, et en touillant. Ça finit par faire une bonne grosse soupe, toujours un peu trop ou pas assez, avec ce goût de brûlé inimitable, qu'elle ajoute partout, comme une épice orientale. C'est toujours une jolie histoire, la soupe de la m'am." (p. 75)
"A quoi ça ressemble, de vieux os ? C'est gris et ridé. La mère ne m'a jamais expliqué ce qu'est cette maladie des os qui nous fait mourir si jeune dans la famille. Est-ce qu'ils se cassent tout d'un coup ? Un jour, je serai en train de courir au Champ de Personne et..." (p. 216)

Texte © Miss Alfie 2011, sauf citations.
Edition lue :Le champ de personne, Daniel Picouly, éditions J'ai Lu, collection Littérature générale, 375 pages.

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Commentaires
M
@ A.H : Pour ma part, ce n'est pas un style qui me convient, j'ai peiné sur la fin... Peu de chances donc pour que je me lance dans un autre titre !
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A
Personnellement, ce qui m'a gêné dans ce livre c'est qque, même si on sait que c'est un roman, tout cela paraît bien peu vraissemblable. trop sympathique ce gamin pour être vrai et émouvant.<br /> Malgré tout, je trouve, pour avoir lu d'autres picouly, que le style de cet auteur s'essoufle au fur et à mesure de ses parutions...
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M
@ Joelle : Un roman qui ne marque pas est sans doute un roman "moyen"...<br /> <br /> @ Alex-Mot-à-Mots : Mais justement, je trouve qu'à trop en dire, on se perd !
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A
J'ai le souvenir d'un roman foisonnant.
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J
Je l'ai lu à sa parution et je dois dire que je n'en garde pas grand souvenir (ni bon ni mauvais !). Il ne m'avait pas déplu mais au final, il ne m'a pas marqué non plus !
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