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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
18 mars 2011

Voyage aux Îles de la Désolation - Emmanuel Lepage

desol_couvRécit de voyages dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) par un dessinateur, depuis l'atterrissage à la Runion jusqu'au retour. Un voyage qui est autant un rêve d'enfance qu'une découverte de terres inconnues, un preuve de l'importance de ces terres éloignées ou un constat de l'évolution de la conservation de la faune et la flore.

J'ai toujours été fasciné par la mer. La mer fascine parce qu'elle fait peur. J'admire les grands marins de ce monde, vivants ou disparus, de Blake à Tabarly en passant par Autissier, Arthaud ou Moitessier. Parce qu'ils ont ce quelque chose en plus qui leur fait accomplir des choses exceptionnelles. Parce que je suis à mille lieues (nautiques, évidemment) d'accomplir le quart du tiers de ce qu'ils font. Je suis également fasciné par ce qui est loin, ce que je ne connais pas. J'adorerais connaître le Chili, la Patagonie ou la Nouvelle-Zélande. Alors, quand j'ai sous le coude un récit de voyage maritime, dans les terres australes qui plus est, autant dire que je ne me fais pas prier.

desol_pl1Le petit veinard du jour s'appelle donc Emmanuel Lepage. Il a embarqué sur le Marion Dufresne, bateau qui ravitaille les TAAF en vivres et carburant. Par ses dessins et commentaires, il rapporte un récit sublime de son voyage, partant et revenant à la Réunion en passant par Crozet, Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam (l'île, pas la ville, bande d'andouilles). Il décrit l'atmosphère spécifique qui règne dans la communauté scientifique qui vit par rotations de six mois ou un an sur ces îles. Il s'agit de personnes visiblement éminemment passionnantes mais qui peinent à s'ouvrir aux personnes qui sont là pour autre chose que travailler à la préservation de ces terres hostiles. On apprend plein de choses. Que les chats amenés là pour supprimer les rats qui vivaient sur Crozet se sont en fait attaqués aux oiseaux, plus simples à capturer. Qu'on a fini par abattre les moutons et les vaches qui vivaient sur Kerguelen parce que les bestiaux massacraient une espèce endémique de végétal. Que Saint-Paul est strictement interdite au pied humain non-scientifique assermenté. Et tant d'autres choses juste passionnantes. D'un point de vue apport, je rapprocherai cet ouvrage de l'excellentissime Salut au Grand Sud d'Isabelle Autissier avec Erik Orsenna.

desol_pl2Les dessins d'Emmanuel Lepage sont quant à eux magnifiques. La couverture en tête de cet article vous le prouve. Alternant entre crayonnés et aquarelles, portraits (signés des "portraités") et paysages,on est aisément subjugué par la qualité du trait et du pinceau de l'auteur. Il y a également quelques double-planches absolument magiques (dont celle des baleines qui conclut cet article). Certains dessins qui n'ont pas pu être achevés à cause des conditions météo (allez dessiner quand il flotte ou qu'il y a du vent à décorner les boeufs) sont également présentés. L'auteur explique qu'il procèdait par visualisation et qu'il reproduisait les images de mémoire. Costaud, le garçon. Bref, ce Voyage aux Îles de la Désolation est tantôt drôle, tantôt touchant mais toujours magnifique et instructif. Je ne saurait trop vous recommander cette indispensable lecture.


Texte © Guigzz 2011.
Edition lue :Voyage aux Îles de la Désolation, Emmanuel Lepage, éditions Futuropolis, 2011, 160 pages.

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Commentaires
L
indispensable oui!<br /> <br /> je viens de le lire, j'ai tout aimé!!
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M
le synopsis n'avait pas retenu mon attention outre mesure en revanche, il semble réellement que l'aspect graphique mérite d'être découvert.<br /> Merci pour cet avis
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A
Je ne suis pas, pour ma part, fascinée par la mer. Un élément trop fort.
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J
Je l'ai feuilleté samedi en librairie, plus attirée par le côté terres australes que le côté mer. Les dessins sont magnifiques mais j'ai eu peur de ne pas accrocher au contenu car les terres australes m'avaient paru être peu abordées dans l'histoire (enfin trop peu à mon goût !).
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G
@ choupy : il vous en prie !<br /> <br /> @ zarline : rassure-toi, l'auteur lui-même ne sentait pas très bien sur le bateau non plus...
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