Cinq petits cochons - Agatha Christie
Hercule Poirot est confronté à une jeune femme dont la mère a été accusée du meurtre de son mari. Peu de temps avec sa mort, la mère adresse à sa fille une lettre lui jurant qu'elle n'est pas coupable. Poirot doit se charger de découvrir la vérité dans cette affaire.
Après m'être inscrite au Challenge Agatha Christie, j'ai réalisé que j'allais devoir faire un tour en librairie... Dur dur...!!! Et oui, si j'ai lu quelques opus dans ma jeunesse, ils ont délaissé mes étagères depuis un bout de temps. Après un plouffage en règle entre les trois volumes rapportés à base de "Trois petits cochons pendus au plafond...", ce sont finalement Cinq petits cochons que j'ai glissé dans mon sac à main et qui ont accompagnés ma semaine !
Si j'ai déjà lu du Agatha il y a un paquet d'années, je ne m'étais pas forcément penchée sur la forme de ses histoires. Or, ce qui m'a frappé, c'est cette façon d'aller à l'essentiel : aucune description de lieu qui ne soit pas en rapport direct avec le meurtre, aucune information sur les actes et la vie d'Hercule Poirot lorsqu'il n'interroge pas les témoins... Côté organisation de l'intrigue, on distingue quatre temps : la présentation de l'affaire à Poirot, les entretiens avec les différents protagonistes de l'affaire, la découverte de leur témoignage écrit, et la résolution de l'affaire par Poirot. Quatre temps qui nous offrent les visions croisées des personnages et sans aucune interprétation de Poirot. Le lecteur découvre en même temps que l'enquêteur les éléments et se fait sa propre opinion, qu'il confrontera à celle du détective dans la dernière partie du récit.
Bref, une découverte pour cette re-prise de contact avec la reine du crime qui confirme le talent de cette femme et ne peut qu'inciter à découvrir d'autres romans !
Une petite immersion au milieu des pages ?
"Poirot se flattait de savoir s'y prendre avec ces gens collet monté. Avant tout, pas question de faire anglais. Quand on est étranger, étranger il faut demeurer et se faire pardonner de l'être : "Evidemment, ils n'ont pas la manière, ces continentaux. Pour un peu ils vous serreraient la main au petit déjeuner ! Enfin, celui-ci a quand même l'air de savoir manger avec un couteau et une fourchette..."" (p.69)
"Certains amis et collaborateurs de Poirot, à des moments où il les exaspérait encore plus qu'à l'accoutumée, affirmaient volontiers que lorsqu'il s'agissait pour lui de parvenir à ses fins, il préférait l'affabulation à la simple relation des faits et qu'ils n'hésitait alors pas à inventer les histories les plus abracadabrantestes plutôt que de s'en remettre à la vérité." (p.107)
A lire aussi :
BlueGrey a noté un élément similaire à mon constat... au milieu d'autres ! "La grande habileté d'Agatha Christie réside dans la façon dont elle a disposé et confronté ces témoignages contradictoires."
Jules a découvert avec ce même roman Agatha Christie : "C'est mon premier Agatha Christie et je peux comprendre la dépendance qu'elle a suscité chez certains lecteurs qui ont fait le tour de son œuvre !"
Et chez AngelWizzard, on découvre qu'Agatha est piquée, même aujourd'hui : "Bien avant Cold Case - Affaires classées et son héroïne Lilly Rush, Hercule Poirot démontrait déjà dans Cinq petits cochons comment résoudre une affaire vieille de 16 ans."
Roman lu dans le cadre du Challenge Agatha Christie.
Texte © Miss Alfie 2010, sauf citations.
Edition lue : Cinq petits cochons, Agatha Christie, traduit de l'anglais par Jean-Michel Alamagny, éditions Le Livre de Poche, 1976, 256 pages.