Le grand bain - Gilles Lellouche
Bertrand est en dépression depuis deux ans. Alors qu'il accompagne sa fille à la piscine, il tombe sur une petite annonce pour recruter des membres dans l'équipe de natation synchronisée masculine. Bravant les remarques de sa belle-famille, il rejoint une bande de mecs abîmés par la vie qui se retrouvent une fois par semaine autour de leur coach, ancienne championne de natation synchronisée.
Si vous n'avez pas entendu parler de ce film dans les dernières semaines, c'est que vous avez passé six mois sur la planète Mars. Oui, six mois, parce que si l'équipe du film fait une promo très médiatique depuis deux ou trois semaines, on a déjà entendu parler du Grand bain en mai dernier, quand Gilles Lellouche l'a présenté hors compétition à Cannes.
J'ai longtemps cru que Le grand bain était le premier film de Gilles Lellouche en tant que réalisateur. Une rapide recherche internet vient de me remettre les idées en place : après quelques courts métrages, l'ancien élève du Cours Florent est passé derrière la caméra pour son premier long métrage en 2003 avec Narco. Infidèles fut reçu de façon mitigé si ma mémoire est bonne en 2012, et Le grand bain est donc son troisième long métrage.
Force est de reconnaître que la place que s'est fait Gilles Lellouche dans le cinéma français lui a permis d'avoir à l'affiche une belle brochette d'acteurs : Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Philippe Katherine, Bruno Poelvoorde, Jean-Hugues Anglade, Virginie Efira, Leila Bekthi ou encore Marina Fois pour les plus connus. On peut d'ailleurs souligner la performance de Philippe Katherine : si je n'apprécie pas vraiment l'artiste musical, je dois reconnaître qu'il campe à la perfection son personnage de mec paumé, décalé, un peu simple, très naïf et, de ce fait, très touchant. Mention spéciale également à Félix Moati et Alban Ivanov qui jouait un second rôle déjà très drôle dans Le sens de la fête.
En revanche, côté scénario, j'avoue que la première partie du film, en voulant poser l'histoire de presque chaque personnage, en devient longue et finirait presque par perdre le spectateur. On est venu voir une comédie, et on se retrouve avec une galerie de portraits de mecs paumés, seuls, courant après des rêves illusoires... J'avoue, elle m'a fait mal aux cœurs cette bande de personnages qui savent au fond d'eux où ça merde, mais préfèrent se voiler la face... Il aura fallu l'arrivée de Leila Bekthi pour relancer la machine et redonner du souffle à l'histoire.
Les réparties pleines d'humour portent indubitablement la patte de Lellouche, qui réussit à faire une comédie drôle et fine sans être potache. Cependant, je crois que le succès du Grand bain est surtout lié à la médiatisation du film, voir à sa surmédiatisation aidée par les noms à l'affiche. Au final, j'ai une sensation un peu similaire à celle que m'a laissé le film de Canet Les petits mouchoirs : oui, c'est très sympa, j'ai passé un bon moment, mais franchement, tout ça pour ça ?...
Texte © Miss Alfie 2018.
Affiche : Le grand bain de Gilles Lellouche, avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Philippe Katherine, Bruno Poelvoorde, Jean-Hugues Anglade, Virginie Efira, Leila Bekthi, Marina Fois, 2018.