La Fille de Paname - Kas, Galandon
Paris, 1897, ses monuments, ses lumières, ses bals populaires... et ses Apaches, jeunes délinquants qui hantent les rues et effraient l'honnête citoyen... A peine sortie de l'adolescence, Amélie rêve d'une vie différente de celle, harassante, qu'ont connue ses parents. Mais le Paris des voyous et des macs n'offre que peu d'alternatives à une aussi jolie femme : le pavé et les passes à quelques sous. A moins bien sûr que ne vienne le prince charmant, foulard au cou et surin dans la pogne ! (quatrième de couverture)
Je vous raconte souvent, pour ne pas dire toujours, qu'une BD s'est retrouvée entre mes mains par les recommandations du dealer. L'exception confirmant la règle, la Fille de Paname est venu à moi par les bonnes grâces de Lili qui m'a offert cet album lors d'une visite à Besançon. Le second tome de ce diptyque étant paru il y a peu (en 2014 quand même...), j'ai enfin pu lire l'histoire complète. Qu'en est-il donc ?
Notons déjà que le scénario est signé Laurent Galandon et que cette histoire est parue dans la collection "Signé" du Lombard, deux signes qui sont potentiellement des gages de qualité. Le fait que l'histoire est plutôt bien ficelée. Le découpage en deux tomes permet dans le premier tome de présenter les différents personnages et les premières interactions entre eux et le second tome voit l'histoire se développer, monter en puissance et en complexité jusqu'au dénouement en plusieurs épisodes selon les personnages. Bref, avec tous les codes classique de l'histoire romanesque, Galandon livre une bonne histoire où se mêlent amour, vengeance et crimes.
Reste alors à parler du dessin. Et je suis bien ennuyé pour expliquer mon ressenti là-dessus. Dire que le dessin est mauvais serait un mensonge éhonté. En soi, il est d'une grande qualité. Le trait est classique, les personnages sont précis, les décors corrects et les couleurs vives, j'ai tendance à dire que le dessin colle bien à l'ambiance du Paris fin de 19è siècle. J'aime également l'idée du chapitrage de l'histoire par des couvertures factices d'un quotidien factice. Mais alors qu'est-ce qui cloche ? J'ai l'impression que les personnages se ressemblent un peu tous, du moins qu'ils ont tous les mêmes caractéristiques physiques : lèvres pulpeuses et poitrine opulente pour les femmes, visages anguleux pour les hommes. Et surtout, le dessin souffre pour moi d'être trop statique. Quelle que soit l'action, on ne sent pas fondamentalement de mouvement.
Aussi, d'un point de vue purement subjectif, si l'histoire est vraiment bien écrite, le dessin fait que cette FIlle de Paname ne restera pas nécessairement comme un diptyque extraordinaire. Cependant, et au risque de me répéter, il est difficile de nier les qualités du trait. Disons simplement que je n'en suis peut-être pas le plus fervent admirateur.
Texte © Alfie's mec, 2016.
Couverture : La Fille de Paname, Galandon, Kas, Éditions Le Lombard, collection Signé, 2011, 2014.