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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
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8 février 2016

Le joueur d'échecs - Stefan Zweig

Le joueur d'échecSur un paquebot qui fait route vers le Brésil, le narrateur découvre la présence d'un champion d'échecs taciturne et hautain. A l'occasion d'un défi lancé par un autre passager, un homme intervient dans la partie. Bientôt, il raconte au narrateur son histoire.

Écrite quelques semaines seulement avant son suicide, publiée après sa mort, cette nouvelle de Stefan Zweig mérite amplement sa réputation. Je crois que j'ai découvert là l'un des textes les plus puissants de ma vie de lectrice. Certes, vous allez me dire, c'est une sensation que j'ai déjà rencontré en lisant Zweig, et il devient de plus en plus évident pour moi que j'aime cet auteur brillant dont le destin tragique a sûrement contribué à son mythe.

Dans cette nouvelle, format de prédilection de l'auteur, Stefan Zweig évoque différents thèmes, dont deux m'ont particulièrement marqué : celui de l'enfermement et son corollaire, la folie. Il évoque également un sujet qui fait écho à Vingt-quatre heure de la vie d'une femme, à savoir l'addiction. S'agissant des deux premier sujets, Zweig met en scène un homme qui raconte une période d'emprisonnement sous le régime nazi. Par la bouche de celui qui va conter son histoire, il témoigne de la manipulation psychologique tout aussi puissante sur les capacités de raisonnement d'un être humain que la violence physique. Peu à peu, c'est un homme qui oscille vers la folie qui se raconte, un homme fragile, sur le fil...

Je le disais, on y retrouve également la thématique de l'addiction. Dans Vingt-quatre heures..., on parlait addiction aux jeux, ici il s'agit plus généralement de la focalisation sur un sujet, de la monomanie qui va s'emparer du "conteur", qui donne en grande partie corps à l'ouvrage. Mais les parallèles avec cette première nouvelle que j'ai lu de Zweig ne s'arrête pas là car la construction de la confidence de M. B. se rapproche aussi de celle de Mrs C. : un narrateur qui les rencontre et qui reçoit les mots de ces êtres meurtris.

Lorsque l'on connaît un peu l'histoire de Zweig, lorsque l'on sait dans quel désespoir l'arrivée au pouvoir du régime nazi l'a poussé, cette nouvelle prend une dimension si puissante que je ne peux que vous en recommander la lecture. Encore une fois, Zweig démontre son immense talent pour dépeindre les sentiments, les émotions, toutes ces choses immatérielles qu'il saisit si bien.

Challenge classique
Il s'agit de ma troisième participation au challenge "Un classique par mois" du Pr. Platypus !

Texte © Miss Alfie 2016. 
Édition présentée : Le joueur d'échecs, Stefan Zweig, traduit de l'allemand, préfacé et annoté par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent, Éditions Livre de Poche, 2013, 128 pages.

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Commentaires
I
Et je ne peux que conseiller la merveilleuse adaptation en BD par M. SALA.
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I
Jamais lu... un comble pour une joueuse d'échecs passionnée.<br /> <br /> Mais je l'ai vu il y bien longtemps au théâtre : j'avais beaucoup aimé l'exercice de cet acteur seul en scène. Je garde un bon souvenir du texte également.<br /> <br /> L'idée de la BD soufflée par Naddie me plaît bien ;-)
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P
Rien à faire, je n'arrive pas à adhérer à Zweig... J'ai pourtant lu cette nouvelle (et quelques autres) plusieurs fois pour essayer de comprendre ce que tant de monde lui trouve !
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H
Lu et relu, j'ai aussi adoré !
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L
Un des rares textes de Zweig que j'ai appréciés.
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