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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
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19 janvier 2015

La Route - Cormac McCarthy

ROUTE_COUV

L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. On ne sait rien des causes de ce cataclysme. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie. 

Y'a des jours comme ça, tu as envie de manger une tartiflette. D'autres jours où tu as envie de partir en week-end, là, comme ça. Et puis il y a des jours où tu te décides à lire des classiques. Oui, bon, d'accord, la Route est un bouquin de 2007, déjà adapté au cinéma mais bon, voilà, je considère que c'est déjà un classique. Pas tant pour sa qualité (puisque, avant de lire un bouquin, on ne sait pas forcément si c'est bien ou pas, c'est assez logique, hein ?) mais plutôt pour tout ce qui l'entoure, l'aura de "grand livre" qui le suit, le film dont je garde un bon souvenir, le prix Pulitzer qu'il a remporté. Bref, attaquons-nous à une épreuve.

Car, d'une certaine façon et par plusieurs aspects, c'est un peu une épreuve que de lire ce livre. D'une part, l'atmosphère est pesante et globalement grise. Quand on lit un livre, on se fait forcément des images, on s'imagine les personnages et le contexte. Si mes personnages avaient forcément la tête de Viggo Mortensen et de l'Enfant (rapport au film évidemment), il est évident qu'ils cheminaient dans un univers gris. Gris de cette poussière qui recouvre le monde. Plus ou moins sombre en fonction du soleil ou de la pluie. Mais gris. Un truc passablement terrifiant.

Ensuite, l'histoire n'est pas des plus rigolotes. Un père et son fils qui errent vers le Sud dans un monde détruit en compagnie de leur caddies rempli de quoi subsister en essayant d'éviter les hordes de bandits probablement anthropophages et sans trop penser à la mère qui, on le comprend rapidement, a préféré en finir plutôt que d'espérer un quelconque salut sur la route. Bref, on rigole pas à chaque page. On ne rigole pour ainsi pas du tout. Pour le coup, quand mon compère de chronique de Terreur conseille de rajouter une couverture à la lecture du livre de Dan Simmons, je crains qu'une couverture ne soit inutile pour allez au-devant des frissons que procurent l'histoire.

Enfin, la narration est de l'ordre du chirurgical. Sobre. Clinique. Des phrases courtes. Des descriptions épurées. Des dialogues à la ponctuation absente (je sais que ça porte un nom particulier mais je l'ai oublié, je vous serais gré de ne pas m'en tenir rigueur). Un peu déstabilisant au début mais on s'y fait rapidement et cette narration ajoute à cette ambiance et à cette atmosphère terriblement angoissante. De fait, la Route mérite largement les éloges qui lui sont faits. C'est un roman puissant, merveilleusement écrit. Je m'affranchis ici de tout exercice de réflexion autour du sujet même si le roman permet effectivement de réfléchir au monde qui nous entoure et à ce que l'Homme en fait. Un must-read, donc.

Texte © Alfie's mec, 2015.
Couverture : La route, Cormac McCarthy (trad. François Hirsch), Éditions Points, 2007 (2009 pour la version poche chez Points).

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Commentaires
L
Merci pour ton billet, j'avais vu le film, alors je pensais que c'était inutile de lire le livre<br /> <br /> Mais voila tu m'as motivée, j'aime le style que tu décris. Bientôt chez moi je pense, enfin dans la PAL :)
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L
grand souvenir!<br /> <br /> l'adaptation ciné également!
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A
Un roman dur et angoissant mais essentiel.
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L
Entièrement d'accord, ce livre se lit tellement bien, il est tellement bien écrit et fort, que ça vaut vraiment la peine.
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A
Je suis d'accord avec toi sur la qualification de "classique" :) Par contre, c'est lire La route OU manger une tartiflette, partir en week-end OU lire La route. Parce que je trouve que côté "ambiance" cela va difficilement de paire (par contre, pour aider son moral, faire ses activités après lecture peut être sympa). Lecture prenante, elle m'a donné des frissons.
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