Secret absolu - Wilkie Collins
Une nuit d'août 1829, alors qu'elle se meurt, Mrs Treverton convoque sa femme de chambre. Le lendemain matin, alors que son épouse a rejoint la mort, Mr Treverton découvre la disparition de la dite femme de chambre. Quinze ans plus tard, Rosamond Treverton, la fille, épouse le nouveau propriétaire du manoir de son enfance.
Après avoir lu La dame en blanc fin 2010, j'avais fait l'acquisition de Secret absolu, l'un des premiers romans de Wilkie Collins, publié trois ans avant le suscité. De La dame en blanc, j'avoue ne pas garder grand souvenir aujourd'hui, si ce n'est la mémoire d'un bon moment et la sensation de quelque chose de novateur pour l'époque (Secret absolu a été publié en 1857 et La dame en blanc en 1860). J'avais donc envie de découvrir un peu plus un auteur dont quelques copinautes m'avait dit le plus grand bien.
Avant toute chose, je tiens à prévenir les porteurs de lunettes : faites bien attention à avoir les bons verres quand vous attaquerez la lecture de ce petit pavé à l'écriture dense et relativement petite ! Je sais, il s'agit là d'un petit détail, mais un détail qui peut avoir son importance pour des yeux fatigués ! Car n'allez pas croire que la lecture de Secret absolu se fasse si facilement, surtout si, comme moi, vous avez plus l'habitude de lectures contemporaines que de classiques parfois poussiéreux ! Wilkie Collins manie très bien la langue, de même que sa traductrice, mais il faut reconnaître que certaines tournures de phrases marquent bien l'époque !
En dehors de ça, si on ne peut enlever un réel talent à l'auteur pour construire une intrigue rythmée et ponctuée de quelques rebondissements qui firent son succès à l'époque, j'avoue avoir plus lu ce livre pour découvrir de quelle manière il allait nous dévoiler le secret que pour le secret en lui-même, mes antennes ayant mis le doigt sur le noeud du problème quasiment dès les premiers chapitres.
Malgré quelques longueurs, Secret absolu plaira aux amateurs de romans classiques anglais, des classiques somme toute assez modernes pour l'époque de leur écriture, même si leur côté gothique laisse bien souvent la place à quelques bons sentiments qui semblent rappeler que ce type de feuilleton visait alors un public féminin adepte de petites frayeurs à partager dans leurs salons richement parés.
Texte © Miss Alfie 2012.
Édition présentée : Secret absolu, Wilkie Collins, traduit de l'anglais par Marie-Thérèse Carton-Piéron, Préface de Michel Le Bris, Éditions Phébus, Collection Libretto, 2011, 495 pages.