Zorn et Dirna - Morvan, Bessadi, Lerolle
Dans un royaume lointain, le roi, terrorisé à l'idée de mourir, enferme la mort dans une psyché. La regarder l'empêche de vieillir. En revanche, pour les habitants du royaume, si la mort ne survient plus, le dépérissement détruit peu à peu les corps. Les personnes les plus abimées finissent aux laminoirs où des bourreaux leur tranchent la tête et récupèrent leur âme. Quelque part, Zorn et Dirna, frère et soeur, se découvrent le pouvoir de donner la mort en touchant leur victime...
Au début, j'étais parti pour parler d'une BD que j'ai lu il y a quelques temps mais après une discussion récente avec un sinistre individu, je me suis penché sur une série sortie chez Soleil et qui vient de se terminer avec le 6è tome, tome que j'ai eu la chance de me faire dédicacer par l'auteur, hé ouais, en ces temps de crise, je suis un privilégié, je m'en vante et je vous emmerde. Pourquoi cette série ? Parce que Soleil, je vous en ai déjà parlé une paire de fois, c'est une production un petit peu abondante et il convient de faire un peu le tri dans ces sorties afin de séparer le grain de l'ivraie, ce qui me permet accessoirement de placer une expression un peu technique.
J'ai parlé de ma dédicace, je parle donc du dessin. On est dans du dessin relativement classique pour de la fantasy toutefois, on notera plusieurs petites spécificités. D'une part, Bruno Bessadi teinte ses dessins d'un soupçon de manga, en particulier dans les yeux et les expressions des personnages. Les expressions, justement, sont très bien représentées et toujours teintées d'humour. Les couleurs sont franches, directes, vives, marquées, les seconds plans étant toujours l'objets de dégradés. Pour les âmes sensibles, on a beau être dans la bande dessinées, sympathique, drôle, qu'est-ce qu'on rigole dis donc, Bessadi n'omet pas des excellents dessins de tripes, de tranchage de tête, de sang qui gicle, des sutures grossières et apparentes, etc. Perso, je trouve ça super drôle puisque le contexte s'y prête mais je peux comprendre que la petite fille frêle ne se sente pas tout à fait à l'aise avec ça.
Le pitch du scénario est, vous l'avez compris, plutôt original. Si vous ne l'avez pas compris, soit vous relisez le petit paragraphe en italique au début de cette chronique et vous devriez vous en sortir, soit vous n'avez toujours pas compris après relecture et vous me posez vos petites questions dans les commentaires, au moins ça fera des commentaires pour cette chronique, franchement, c'est pas ce que vous faites comme commentaires sur mes chroniques, je vois que vous avez vos chroniqueurs préférés, ça me dépite mais bon, c'est pas grave, je continue parce que bon, je suis un peu tenu de faire des chroniques par la proprio, c'est pas tous les jours facile, ma bonne dame, les gens croient qu'on rigole mais en fait non comme vous le constatez. Alors, oui, donc, scénario original et bien mené tout au long des six tomes. Plein de bonnes idées, en particulier sur la "gestion" des âmes par les différents personnages susceptibles de les manipuler. Malgré tout, on notera quelques petites facilités scénaristiques et quelques petites longueurs. Rien de bien méchant, rien de bien rédhibitoire, bref, Zorn et Dirna est une petite série sympathique qui intéressera (pas trop) petits et grands.
Texte © Alfie's mec 2012.
Couverture T2 et planche T1 : Zorn et Dirna, JD Morvan, Bruno Bessadi, Christian Lerolle, Éditions Soleil, 2001.