Le poète - Michael Connelly
Jack McEvoy est journaliste à Denver. Son frère, Sean, est flic. Lorsque ce dernier est retrouvé mort et que ses collègues policiers concluent à un suicide, Jack s'interroge et décide d'enquêter. Quelques incohérences poussent la police de Denver à reconsidérer la mort de Sean et conduisent Jack dans différentes villes américaines où des décès similaires ont été constatés... Rapidement, Jack met ses pas dans ceux d'une équipe du FBI et d'un tueur en série...
Après avoir découvert Michael Connelly avec La glace noire il y a quelques semaines, j'ai pris bonne note des conseils qui m'indiquaient Le poète comme l'un des meilleurs Connelly. Difficile de dire s'il fait partie des meilleurs puisqu'à ce jour, ce n'est que le second polars de cet auteur que je lis, mais il est certain que je ne regrette pas cet achat de fin de vacances, Jack et les inspecteurs du FBI, ainsi que l'effrayant Gladden, ayant occupé à merveille les sept heures et demi de voyage entre ma Bretagne natale et ma Franche-Comté d'adoption !
Publié aux Etats-Unis en 1996, Le poète est sorti en France un an plus tard. On ne s'étonnera donc pas de quelques éléments techniques obsolètes qui font aujourd'hui partie de notre environnement : les bipers ont été remplacés par des téléphones portables, on se connecte à internet de partout en wifi et sans modem, et les appareils photo numériques sont légion... Ceci étant, ce roman est brillant car à aucun moment je n'ai vu arriver la chute finale... Si au fil du roman, j'ai élaboré un certain nombre d'hypothèses, la plupart se sont révélées totalement incongrues et bien loin de la réalité...
L'un des aspects qui m'a le plus plu dans ce livre est l'alternance de la narration entre Jack et Gladden... La plupart des chapitres sont rédigés à la première personne et l'on y suit Jack dans ses interrogations et ses recherches de journaliste, mais au milieu, de temps en temps, on quitte Jack pour observer un homme dont les agissements étranges au départ deviennent de plus en plus effrayants à mesure que l'on s'enfonce dans la noirceur de l'histoire...
Si j'ai craint au début de l'histoire d'un pseudo-remake du Dahlia noir de James Ellroy, je me suis rapidement rendue compte qu'il n'en était rien, et je ne peux que conseiller ce roman à ceux d'entre vous qui aiment les serial killer, celui-là étant bien gratiné et sérieusement dingue... Comme je les aime !
Une petite immersion au milieu des pages ?
"J'étais devenu le personnage d'un de mes articles, affichant tous les signes de chagrin et de désespoir que je m'efforçais toujours d'obtenir, sans ménager mes efforts, afin de donner un semblant de profondeur à un article de journal de soixante centimètres de long." (p.12)
"Je pensais à Riley et aux photos de Theresa Lofton. Et je pensai à ma sœur s'enfonçant à travers la glace. Je me dis alors que le meurtre de cette fille avait empoisonné mon frère d'une détresse désespérée. Je me dis alors qu'il était hanté par ce désespoir et par les yeux d'un bleu cristallin de cette fille qu'on avait coupé en deux. Et comme il ne pouvait se tourner vers son frère, il s'est tourné vers sa sœur. Il était allé au lac qui l'avait emportée. Et il l'avait rejointe." (p.65)
"Car ils éprouvaient le même sentiment que moi : le Poète représentait une énigme, c'était un fantôme quelque part dans les ténèbres." (p.329)
A lire aussi :
Louis souligne que "sans réinventer le genre, Michael Connelly propose, avec son roman Le Poète, un suspense très bien construit, un suspense dont les rouage restes efficaces jusqu’à la toute fin." ;
Wictoria le résume en quatre mot : "Trop beau ! Trop TOUT !" ;
Ys "trouve les relations entre les personnages crédibles et cohérentes quant à l’avancée du récit." ;
D'autres avis chez Bob !
Texte © Miss Alfie 2010, sauf citations.
Édition lue : Le poète, Michael Connelly, traduit de l'anglais par Jean Esch, Éditions Seuil, collection Points Policiers, 2004, 541 pages.