Shutter Island - Martin Scorcese
Le marshal Teddy Daniels est appelé pour enquêter sur la disparition mystérieuse d'une patiente dans un hôpital psychiatrique. Accompagné de son coéquipier, Teddy Daniels va tenter de retrouver une mère meurtrière de ses trois enfants sur une île soufflée par la tempête...
A peine quelques jours que je vous ai parlé du livre de Dennis Lehane, et voilà que je reviens pour vous parler du film de Martin Scorcese sorti en février 2010 et fidèlement adapté du livre précédemment présenté. Il faut dire qu'une fois terminé le livre, je n'avais qu'une envie : voir ce qu'en avait fait le réalisateur d'Aviator, des Infiltrés ou encore de Taxi Driver. A vrai dire, et vous avez le droit de me huer, je n'ai vu aucun de ces films, mais je ne suis quand même pas une extra-terrestre, et je connais la réputation de Scorcese. Je sais aussi que si Leonardo DiCaprio était le roi du monde dans Titanic et me faisait tourner la tête en 1998, il a évolué depuis et sa collaboration avec le cinéaste est généralement fructueuse. Et, coup de chance, la sorti du DVD était programmée pour le jeudi 24 juin ! Heureusement, car j'avoue avoir pesté mercredi soir en voulant le louer en VOD et en me rendant compte que j'avais quelques heures d'avance... Heureusement, monsieur a remédié à ma frustration en le ramenant d'une virée de shopping dont il a le secret !
Toujours est-il que j'ai donc passé ma soirée d'hier dans le noir de la nuit de juin, à sursauter sur mon canapé grâce à l'atmosphère distillée par Scorcese. Je ne reviendrai pas sur l'histoire en elle-même, puisque j'en parle déjà dans mon article sur le livre, et que Martin Scorcese a été très fidèle au livre, occultant certains détails, comme la relation de Teddy à son père, mais sans que cela n'ait de réelles conséquences sur la trame narrative, mais sachant faire ressortir ces petits détails qui, a contraio, offrent dès le départ des clés de compréhension que l'on ne saisit pas forcément. A noter juste une petite nuance sur la fin, une petite phrase prononcée par DiCaprio qui donne au spectateur une fin "fermée" et non plus "ouverte" comme le livre le suggérait.
Ceci dit, quand j'écris que j'ai passé ma soirée à sursauter sur le canapé, je ne suis pas loin de la vérité. Le critique de Télérama écrivait en février dernier : "Le film, moins horrifique que le livre, se révèle aussi plus anxiogène", et je partage son point de vue. Si le livre est par moment effrayant et dur, le film l'est encore plus par sa manière d'amener les personnages dans une pièce, par la musique qui crée dès les premières minutes du film une atmosphère angoissante, par la majorité des scènes qui se passent en intérieur, dans un univers carcéral, et ce dès le début. Et aussi par la vision que Scorcese nous "offre" de certains passages que mon esprit n'avait pas forcément imagé au fil de la lecture (les rêves de Teddy ou encore ses souvenirs de la libération de Dachau). A noter que le film a été tourné dans un ancien hôpital psychiatrique du Massachussetts, décor on ne peut plus de circonstance...!
Bref, peu de choses à redire sur ce film qui m'a fait une excellente impression, une adaptation fidèle et respectueuse de l'ouvrage de Dennis Lehane, servie par d'excellents acteurs.
Texte © Miss Alfie 2010.
Image Shutter Island, Martin Scorcese (2010).