Slumdog Millionnaire - Danny Boyle
Comment Jamal Malik a-t-il pu arriver à la question finale de "Qui veut gagner des millions ?" alors qu'il est un enfant des bidonvilles ? Qui sont ses complices ? C'est à ces questions que veulent répondre les policiers qui l'interrogent inlassablement, tentant de lui faire avouer sa tricherie. Mais Jamal ne faiblit pas : non, il n'a pas triché, oui, il connaissait toutes les réponses. Et il va, question après question, l'expliquer à ses geôliers.
Adapté du roman de Vikas Swarup Les fabuleuses aventures d'un indien malchanceux qui devint millionnaire, Slumdog Millionnaire a largement fait parler de lui en début d'année 2009, lors de sa sortie sur les écrans. Récompensé par 8 Oscars et 4 Golden Globe, le dernier film de Dany Boyle (Trainspotting, Sunshine) a presque autant déchaîné les foules que Jamal à la question finale dans le film ! Il faut dire que le film a tout pour : une histoire digne d'un conte de fée, un cadre totalement étranger au confort occidental, des acteurs parfois incroyables, une musique entraînante... Bref, tout pour passer un bon moment.
Pourtant, les mauvaises langues vont bon train sur le réalisme du film, les Indiens eux-mêmes ne s'étant pas passionné autant que les occidentaux pour cette vision de l'Inde que certains qualifient d'exagérée ou d'irréellle. D'aucun regrettent aussi que la qualité de vie des jeunes acteurs soit toujours aussi mauvaise malgré les millions que le film a engendré. La tentative de vente de la jeune Rubina Ali, qui interprète Latika enfant, par son père, ou la destruction du bidonville où les trois enfants vedettes habitaient ont fait le tour des informations, que ce soit à la télé ou sur le net.
Cependant, l'une des forces de Dany Boyle est d'avoir en effet choisi des enfants des bidonvilles pour interpréter Jamal, son frère et Latika. Leur connaissance du quartier et leurs habitudes de vie sont donc tellement réalistes que des acteurs n'auraient pu faire mieux. Et le fait de savoir que la vie quotidienne des enfants est identique à ce que l'on voit dans le film fait frémir, quand on quitte un instant des yeux l'écran et que l'on regarde autour de soi le confort qui est le notre. Côté personnages adultes, on trouve en tête d'affiche la belle Freida Pinto qui aura clairement été découverte par ce film, et Dev Patel, l'un des héros de la série britannique Skins.
En elle-même, l'histoire peut apparaître comme un conte de fée, avec de bons sentiments et une histoire d'amour en toile de fond. Mais le scénariste, Simon Beaufoy (Full Monty/Le grand jeu), a su conserver la trame de fond du livre de Swarup et a proposé une adaptation conservant la trame principale de l'histoire, mais plus simple à comprendre. Car il faut bien imaginer que ce film est une succession de flash-back, au rythme des questions auxquelles Jamal Malik est confronté. En revanche, contrairement au livre qui nous faisait passer des 10 ans de Jamal à la veille de l'émission, pour repartir 5 ans avant, Slumdog Millionnaire est découpé avec un minimum de chronologie dans les flash-back.
Du coup, j'avoue que je ne me suis nullement sentie perdue dans l'histoire... Ceci dit, je m'attendais à un tel découpage. Par contre, celui qui pense voir un film linéaire pourra être déçu !
Avant de vous laisser en paix en ce mercredi après-midi, je voudrai juste vous inviter à profiter de la musique,récompensée aux Oscars, et au clin d'oeil bollywoodien au début du générique... Mais je ne vous en dirai pas plus... Ou si, juste encore un détail : si vous pouvez le voir en VO, n'hésitez pas car vous profiterez des échanges en Hindi des enfants dans les bidonvilles et jonglerez entre la langue traditionnelle et l'anglais officiel...
Texte © Miss Alfie 2009.
Images Slumdog Millionnaire , Dany Boyle (2008).