Mystère rue des Saints-Pères - Claude Izner
Paris, 1889. Toute la ville est en effervescence en cette fin de mois de juin : l'exposition universelle entraîne les visiteurs d'un bout à l'autre de la planète. Clou de l'exposition, la Tour Eiffel accueille chaque jour des milliers de visiteurs. Mais peu à peu, l'angoisse commence à habiter les touristes : des abeilles tueuses rôdent et tuent les visiteurs de la Tour... Victor Legris, libraire et enquêteur à ses heures perdues, va tenter de percer le mystère qui semble toucher même ses proches. De la belle Tasha au mystérieux Kenji Mori, tout le monde est suspect...
Volontaire sur BOB, c'est bien, mais c'est ennuyeux ! Car cela fait découvrir de nouveaux bouquins que l'on s'empresse d'aller dénicher ! C'est comme ça que je suis tombée sur cette série de Claude Izner mettant en scène un libraire parisienne à la fin du 19e siècle. Et quel ne fut pas mon plaisir ! Car Claude Izner nous entraîne dans la foule grouillante du Paris qui s'éveille à la fin du 19e. On y découvre les ruelles de Montmartre et ses ateliers d'artistes, le Champ de Mars grouillant de l'exposition universelle... Bref, le Paris du Progrès !
Dans la même veine que les aventures de Louis Denfert de Brigitte Aubert, cette série de Claude Izner mêle la grande Histoire au roman, lui donnant du corps et de la réalité. Les personnages sont attachants et l'on devine à la fin du premier opus qu'il faudra attaquer La disparue du Père Lachaise pour savoir ce que va devenir Victor, son commis Joseph, son associé Kenji, mais aussi la belle Tasha !
Malgré l'écriture à quatre mains (Claude Izner étant en fait le pseudonyme de deux soeurs), le style est fluide et léger, parsemé d'argot parisien. Certes, il ne s'agit pas d'un grand roman, au cours duquel se déroule une métaphore filée ou évoquant la question des femmes en Inde (tout renvoi à un billet précédant serait totalement... calculé !). Mais n'est-il pas agréable de temps à autre de se plonger dans des romans que l'on pose le soir à regret, sur lequel on s'endort tant on refuse de le lâcher et que l'on finit un samedi matin sous la couette ?...
En résumé, un policier historique comme je les aime, sans prétention, mais qui a malgré tout obtenu le prix du roman policier francophone en 2003, le prix Michel Lebrun !
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Texte © Miss Alfie 2009.
Image Mystère rue des Saints-Pères, Claude Izner, Éditions 10/18 (2003).