Olivia Joules, ou l'Imagination hyperactive - Helen Fielding
Oh brillant lecteur érudit et intello qui fréquente ce blog, je sais, j'ai su combler tes attentes en te présentant pour l'instant deux ouvrages d'un des plus grands écrivains français au milieu de quelques billets fort peu recherchés ou dénichés dans les archives de ma clé USB.
Mais aujourd'hui, lecteur, je vais t'avouer ma faiblesse, celle qui me hante depuis que j'ai découvert ce type de littérature, ce que je cachais avec honte et que j'affiche désormais ostensiblement dans le bus, je veux parler de mon goût prononcé pour les bouquins de gonzesses, les romans-comédies où l'héroïne se prend les pieds dans le tapis en voulant plaire au beau mâle en face d'elle, où elle décide de mettre une culotte gainante juste le soir où monsieur décidera de conclure tant sa ligne est sculpturale, où elle finit toujours dans les bras du gentil après avoir fait les pieds au méchant.
Oui, je l'avoue, Bridget Jones était mon égérie et Tiffany Trott mon modèle. Cette lubie du roman-comédie m'avait un peu passé après une phase très très très intense à la fin de laquelle je me suis rendue compte que le schéma narratif était toujours le même : une nana, héroïne, somme toute basique, un peu dans le coup et mais quand même gaffeuse ; une peste de servie encore plus mignonne qui se fait tous les mecs que veut l'héroïne ; une copine ou une mère toujours présente, parfois trop - ça c'est pour la mère -, parfois juste comme il faut - ça c'est plus pour la copine... - ; un bellâtre beau comme un Dieu, riche, intelligent, ou du moins intelligent au début et de plus en plus bête au fil de l'histoire, ou méchant, au choix ; un autre mec pas trop moche de préférence, qui va courir après l'héroïne tout au long du livre pendant qu'elle même coursera le bellâtre avant de réaliser que le mec pas trop moche est carrément plus gentil, plus mignon, plus adorable, plus serviable et surtout beaucoup moins stupide que l'autre.
Mais le drame est arrivé il y a trois semaines. Tenant La Ballerine de Saint Petersbourg dans une main, je ne sais ce qu'il m'a pris, j'ai attrapé dans l'autre le quatrième roman d'Helen Fielding. Oh, une rechute, certes, mais petite puisque le livre est terminé et sera ramené à la bibliothèque dès demain pour que je puisse attaquer le Prix Fémina 2004 avec la conscience tranquille. Bref, quand vous lirez ce billet, normalement, j'aurai récupéré quelques neurones.
Donc tout ça pour dire que je viens de lire plus de 360 pages d'un livre pas réputé pour sa philosophie ou son niveau intellectuel, mais qui a au moins eu le mérite de me faire rire, de me faire rêver un chouilla - et oui, on dirait que j'arrive encore à rêver en lisant ce genre de bouquins, c'est plutôt bon signe pour quelqu'un qui se croyait désormais vaccinée contre le rêve ! -, et en plus de m'aider à me rendre compte que si toutes les journalistes ont une imagination hyperactive aussi subtile, une chance aussi monumentale, et de si beaux mecs à leurs pieds, ce serait peut-être bien que j'envisage un changement d'orientation professionnelle !
Quoi que... Avec mon dos... Plonger dans les grottes sous-marines d'Al Quaida, ce serait peut-être pas conseillé !
Texte © Miss Alfie 2007
Edtiion lue : Olivia Joules ou l'Imagination hyperactive, Helen Fielding, traduit de l'anglais par Françoise du Sorbier, éditions Albin Michel, colelction Romans étrangers, 2004, 368 pages.