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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
5 décembre 2007

La Ballerine de Saint-Pétersbourg - Henri Troyat

La_ballerine_de_saint_petersbourgS'il est une chose que jamais l'on ne pourra nous prendre, ce sont les mots...
Et je voudrais saluer une nouvelle fois monsieur Henri Troyat décédé récemment. La Ballerine de Saint-Petersbourg, c'est Ludmilla qui, en 1885, entre aux Ballets Russes sous la direction de Marius Petitpa, célèbre chorégraphe classique. La danse va devenir la seconde famille de Ludmilla, sa vocation première, sa religion, sa raison de vivre.

 

"Sans le savoir, je m'étais convertie à la danse comme à une foie nouvelle, indiscutable, étincelante et exigeante."
(La Ballerine de Saint-Pétersbourg,
H. Troyat, p. 35)

Elle va y oublier son père et sa bouteille de vodka qui descend trop vite, elle va aussi y oublier l'amour, mais pour le redécouvrir lui, quelques années plus tard. Elle va trouver dans la danse le réconfort et l'apaisement qu'elle ne trouve plus auprès de son père, veuf, acteur délaissé au succès passé, qu'elle tente malgré tout de soutenir.

"Aujourd'hui encore, je pense que, au long de sa vie, mon père a cédé sa place aux autres. Il s'est toujours arrangé pour fuir les responsabilités. C'était, disait-il, par expérience et par philosophie. Je crois plutôt que c'était par souci de tranquillité ou par lâcheté naturelle. Comment lui en vouloir ? C'était mon père. Je lui dois tout."
(
La Ballerine de Saint-Pétersbourg, H. Troyat, p. 21)

Au détour des couloirs de l'école, se mêlent l'histoire d'une jeune fille qui grandit sous la protection du maître français exilé en Russie et qui s'oppose au chorégraphe tout aussi célèbre mais beaucoup plus révolutionnaire Serge Diaghilev, et l'Histoire de la Russie, la fin du tsar Alexandre III, les révolutions et la chute de Nicolas II, puis la création de l'U.R.S.S.

"Ce pays que je pensais déjà avoir perdu, je compris que je le perdais définitivement lorsque j'appris, à la fin de décembre 1922 que, par la volonté des bolcheviks, la merveilleuse, la légendaire Sainte Russie allait changer de nom pour s'appeler de quatre initiales absurdes, U.R.S.S., sans aucune résonance ni historique ni sentimentale."
(
La Ballerine de Saint-Pétersbourg, H. Troyat, p. 185)

Henri Troyat est véritablement un écrivain que j'apprécie chaque jour un peu plus. Son style est d'une pureté que tout à chacun lui envierait sûrement, et ses récits si brillants, si étincelants, si véridiques. Troyat, un Russe exilé qui dans Aliocha fait l'éloge de son pays d'adoption et dans ce roman décrit une Russie majestueuse, une Russie romantique, et l'envol des rêves des exilés, l'ascension du bolchevisme et la création d'une nation à laquelle Ludmilla se sent étrangère...

"Devant les splendeurs de Paris, j'avais la nostalgie non seulement des quais de la Neva, mais de la musique, des voix russes dans les rues, des interminables discussions russes autour d'un samovar, de la plate campagne russe qu'on respire dès qu'on franchit le seuil d'une maison modeste et que le bortsch familial mijote dans la cuisine."
(
La Ballerine de Saint-Pétersbourg, H. Troyat, p. 145)

Texte © Miss Alfie 2007 sauf citations
Image La Ballerine de Saint-Petersbourg, Henri Troyat, Éditions Plon pour l'édition brochée (2000) et Pocket pour l'édition poche (2001)

 

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Commentaires
C
Moi aussi je suis tombée sous le charme de ce livre. Je n'avais jamais lu d'écrits d'Henri Troyat et je n'ai pas été déçue. Sais-tu s'il a écrit d'autres livres sur la danse ? Merci. <br /> <br /> <br /> <br /> PS : J'ai écrit une critique sur mon site si cela t'intéresse.
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