Le réveil des sorcières

Et si son futur roman avait tué son amie ? C'est la question qui hante la narratrice quand elle rejoint les deux filles orphelines de Diane, guérisseuse, qui vient de mourir dans un accident de voiture. Mais Soann, la plus jeune, est persuadée que quelqu'un en voulait à sa mère et que l'accident est un meurtre...

Un bouquin qui se passe en plein cœur de la forêt de Brocéliande, vous vous doutez bien que j'avais envie d'y jeter un œil ! Bien m'en a pris, car je me suis laissée porter par ce roman à mi-chemin entre le roman fantastique et le roman noir, qui fait la part belle et s'inspire de la mythologie bretonne.

Ce roman met en scène une narratrice dont on ne sait s'il s'agit d'un transfert de la romancière ou non, tant les coïncidences entre leurs deux parcours sont similaires. Originaire de Rennes, Stéphanie Janicot a trempé sa plume dans les légendes de Brocéliande et baigne son roman dans une atmosphère ésotérique qui reste légère. Elle joue avec les légendes des rebouteux et des dons qui se transmettent de génération en génération. On y croit, ou pas, mais le fait est que l'atmosphère de la région y contribue pour beaucoup.

Chapitre après chapitre, Stéphanie Janicot construit un roman qui parle autant de magie que de deuil et de filiation. Certains regretteront qu'elle explore autant d'univers, créant un roman qu'on ne sait finalement pas trop classer... Mais c'est peut-être aussi ce qui fait sa force : une histoire romanesque dans laquelle le surnaturel a une petite place, mais qui met surtout en avant des femmes fortes comme je les aime, surtout quand elles sont Bretonnes !

Texte © Miss Alfie 2020.
Couverture : Le réveil des sorcières, Stéphanie Janicot, éditions Albin Michel, 2020, 336 pages.