L'île au rébus - Peter May

Ancien médecin légiste, Enzo Macleod part en Bretagne où un homme a été tué vingt ans plus tôt pour résoudre le mystère de sa mort. Sur l'île de Groix, son arrivée est à la fois attendue et redoutée...

Ce roman m'a été prêté par ma cousine, grande Bretonne devant l'Eternel, qui s'étonnait que je ne l'ai pas encore lu alors que je lui disait avoir beaucoup aimé la trilogie écossaise de Peter May. Et à peine rentrée de ma terre natale, j'ai eu envie de prolonger le plaisir des vacances en me plongeant dans cette histoire qui se passe en grande partie sur l'île de Groix sur laquelle j'ai eu la chance de faire 2 jours de randonnée il y a quelques années.

Ce roman est le 4e d'une série débutée en 2013 et mettant en scène un ancien médecin légiste écossais, venu vivre dans le sud-ouest de la France (toute ressemblance avec l'auteur...), qui se retrouve à devoir élucider des affaires de meurtre non résolues. A part quelques références à ce fil conducteur dans les premiers chapitres du roman, l'intrigue se tient en un seul roman et je ne pense pas qu'il soit indispensable d'avoir lu les 3 précédents romans... A moins que vous ne vous attachiez particulièrement au personnage d'Enzo Macleod... Mais comme ce n'est pas mon cas, pas de problème !!!

Car si j'ai plutôt apprécié l'enquête et la manière dont elle est menée, si j'ai aimé me promener sur l'île de Groix, retrouver le gouffre de l'Enfer, Locmaria, Port-Tudy, la pointe des Chats et plein d'autres lieux que j'avais la chance de pouvoir visualiser, j'ai beaucoup moins apprécié certains côtés du personnage principal... J'ai notamment tiqué à plusieurs reprises dans son attitude face aux femmes. Par exemple, notre superbe enquêteur aux cheveux noués en queue de cheval arrive sur l'île, rencontre la belle-fille du défunt, et paf se retrouve à la mater par la fenêtre de sa chambre pendant qu'elle se déshabille ! Oui, mais ce n'est pas sa faute : c'est madame qui l'aguiche !!! Ben voyons...! De même, sans tout vous raconter, il fait typiquement partie de ces gars à qui j'ai bien envie de rappeler que "mon corps, mon choix, que ça te plaise ou non !". Bon, peut-être que mes prises de conscience féministes commencent à s'ancrer et m'amènent à avoir un regard critique sur certains points de la littérature qui ne me choquaient pas avant...

Hormis cette gêne ressentie à plusieurs reprises concernant le positionnement du gaillard, il faut reconnaître que Peter May sait raconter des histoires policières. En choisissant de les ancrer dans des régions françaises, il en profite pour montrer qu'il aime probablement autant sa terre d'adoption (il a été naturalisé Français en 2016) que sa terre natale.

Texte © Miss Alfie 2020.
Couverture : L'île au rébus, Peter May, traduit de l'angalis (GB) par Ariane Bataille, éditions du Rouergue, 2018, 400 pages.