1672, colonie de la baie du Massachusetts. Mary Rowlandson est mariée au pasteur de la congrégation et mène une vie respectueuse des principes puritains. Mais autour d'eux, le danger rôde en la personne des Indiens natifs qui s'opposent aux colons. A l'occasion de l'une de leurs attaques, Mary est capturée et devient esclave dans une tribu pendant plusieurs mois.
Voici un roman inspiré d'une histoire vraie, celle de Mary Rowlandson, jeune femme britannique ayant immigré avec ses parents à l'âge de 2 ans dans cette colonie du Nouveau Monde. A la fin de son roman, Amy Belding Brown précise que les sources historiques concernant les différents personnages qu'elle met en scène sont limités, peu précises sur leurs caractères, et qu'elle s'est inspirée de ce qu'elle a pu lire pour créer des hommes et des femmes plus ou moins attachants.
Ce point a le mérite de la sincérité, et mérite que je m'y arrête un instant. En effet, dans le roman, Mary Rowlandson est une femme dont on comprend très rapidement qu'elle se sent à l'étroit dans sa vie, et qu'elle aimerait notamment avoir plus de libertés. Joseph, son époux, est pasteur et, à ce titre, ne cesse de s'en remettre à Dieu pour toutes les décisions et de se référer à la Bible pour justifier toutes ses actions ou ses recommandations. Mais la femme que crée Amy Belding Brown est une femme qui va s'interroger rapidement sur la notion d'esclavage et sur ce qui pourrait justifier que Dieu lui-même considère certains êtres humains comme inférieurs aux colons, et découvrir la liberté dans la captivité.
Or, si les archives sur Mary Rowlandson sont peu nombreuses, on peut s'interroger : cette femme a-t-elle en effet eu ce type de réflexion ? Dans la vraie vie, Mary Rowlandson a publié un ouvrage dans lequel elle raconte sa captivité, un ouvrage qui fut considéré comme l'un des premiers best-sellers américains. Dans le roman, Amy Belding Brown reprend cet épisode en expliquant que le texte initial de cette femme a été repris par un homme de Dieu et qu'elle s'inquiète qu'il soit trop virulents à l'égard des Indiens pour qui elle a développé une sorte de profond respect et grâce à qui elle a pu découvrir une autre culture...
Dans tous les cas, que le caractère de Mary Rowlandson ait ou non été fidèlement restitué, n'oublions pas qu'il s'agit d'un roman. Dans tous les cas aussi, merci à Amy Belding Brown d'avoir mis en lumière un épisode que je ne connaissais pas de l'histoire des Etats-Unis. Et merci à mon dealer de romans de m'avoir conseillé cette histoire que j'ai littéralement dévorée.
Encore un roman à ajouter dans votre sac de vacances si vous aimez les histoires de femmes qui tenter de s'échapper du carcan dans lequel la société et la religion tentent de les coincer.
Texte © Miss Alfie 2020.
Couverture : L'envol du moineau, Amy Belding Brown, traduit de l'anglais (USA) par Cindy Colin Kapen, éditions 10/18, 2020, 456 pages.