Il y a quelques années, vous avez déjà pu lire sur ce blog une petite chronique concernant deux nouvelles écrite par Edgar Allan Poe, Double assassinat dans la rue Morgue et La lettre volée. Ces deux nouvelles font partie de ce recueil publié en 1856 par Charles Baudelaire (après la mort de l'auteur).
Dans cet ouvrage, Baudelaire a rassemblé 13 nouvelles de l'auteur américain, sans suivre d'ordre chronologique, mais plutôt en essayant de mettre en avant par thématique des nouvelles que lui appréciait. Il y a donc une part de subjectif dans ce choix. Ainsi, Baudelaire explique clairement avoir, par exemple, choisi de ne présenter que 2 des 3 textes mettant en scène le Chevalier Dupin : « Le Double assassinat dans la rue Morgue, Le Mystère de Marie Roget, et La lettre volée font une espèce de trilogie. Obligé de donner des échantillons variés des talents de Poe, j'ai crains la répétition. » (p. 92)
On trouve donc dans ce recueil une sorte d'échantillon de l'oeuvre de Poe publiée entre 1832 et 1846. Certains textes ont une tendance plus policière, d'autres évoquent les évolutions technologiques et des rêves de voyage en ballon qui rappellent les écrits de Jules Verne, et d'autres font appel à des aspects un peu plus fantastiques en rappelant notamment la forte influence du magnétisme et des histoires d'hypnose à l'époque.
J'avoue avoir achevée cette lecture avec un sentiment en demi-teinte. J'ai apprécié bien sûr de mieux découvrir l'écriture de Poe. Toutefois, une fois de plus, le format "nouvelle" m'a empêchée de totalement apprécier ma lecture. J'ai notamment trouvé que cela empêchait la montée réelle des émotions, par exemple dans « Morella ». J'ai trouvé ce texte bavard, tournant en rond avant d'aborder le coeur du sujet, et au final un mystère et une angoisse qui ne sont pas monté aussi fortement que j'aurai aimé.
Je garde malgré tout quelques bons souvenirs de lecture. Parmi eux, citons "Double assassinat dans la rue Morgue" que j'ai aimé redécouvrir, mais aussi « Le Scarabée d'Or », « Manuscrit trouvé dans une bouteille » ou encore « La vérité sur le cas de M. Valdemar ».
Une lecture enrichissante donc, au moins pour ma culture générale, mais qui ne m'a pas convaincue d'aller explorer plus profondément l'oeuvre de cet auteur américain au destin particulier et à la personnalité complexe.
« Pour son époque, Poe est un Méricain d'une culture hors du commun mais inférieur à celle qu'il prétend posséder. » (Julio Cortazar page 12).
Texte © Miss Alfie 2020.
Couverture : Histoires extraordinaires, Edgar Allan Poe, traduit de l'anglais (USA) par Charles Baudelaire, préface de Julio Cortazar, édition de Jean-Pierre Naugrette, éditions Folio, 2004, 430 pages.