Lectures de février, première partie
Pour ce mois de février, vous allez avoir le droit à une chronique en deux temps : trois ouvrages aujourd'hui, et trois ouvrages dans quelques jours. Je n'ai pas fait de chronique séparée entre romans et BD car j'en ai lu beaucoup en nombre, mais peu à chroniquer au final.
Je me suis en fait replongée dans des albums et séries déjà chroniqués par le passé, comme Magasin général ou Facteur pour femmes. Il est parfois bon de se remettre en mémoire quelques beaux albums... Surtout quand on en profite pour faire du tri et revendre, donner ou offrir ceux qui méritent d'avoir une deuxième vie en dehors de notre bibliothèque !
Mais commençons par une chronique 100% aujourd'hui !
Dolores Claiborne, de Stephen King
Il est rare que je me plonge dans Stephen King, n'étant pas une grande adepte de fantastique, mais je dois dire que j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Ici, point de fantastique, éventuellement quelques rêves qui viennent nous tourmenter, mais surtout une femme de caractère.
Dolores Claiborne s'apprête à passer la nuit dans les locaux de la police. Et à livrer une confession. D'une traite. Non, elle n'a pas tué Vera, la vieille dame chez qui elle travaillait. Mais oui, elle a bien tué son mari, Joe, bien des années plus tôt. Et elle va raconter.
Dans un style oral, quasiment sans dialogue, Dolores remonte le cours de sa vie, se plonge dans les souvenirs d'une vie conjugal marquée par la violence, met des mots sur les secrets qu'elle a longtemps préféré taire, affrontant la tête haute les regards suspicieux.
Un texte que j'ai beaucoup aimé, qui démontre la grande maitrise narrative de Stephen King.
Les Testaments, de Margaret Atwood
Plus de trente ans après la publication de La servante écarlate, Magaret Atwood a finalement sorti la suite de sa célèbre distopie. Il faut reconnaître que l'adaptation en série depuis 2017 a remis en lumière un roman désormais symbole de la cause féministe.
Dans ce roman qu'elle situe une quinzaine d'années plus tard, Margaret Atwood donne la parole à trois femmes : une des Tantes fondatrices, une jeune femme de Galaad destinée à devenir une Epouse, et une adolescente élevée au Canada mais dont le destin est intimement lié à celui de la République de Galaad. Si on ne retrouve pas Defred, la servante du premier roman, elle est omniprésente dans notre tête, évidemment, car les trois voix qui racontent la chute de la dictature en place sont un écho à son premier témoignage.
J'avoue que je m'inquiétais de cette suite, j'appréhendais qu'elle ne soit pas au niveau. Si je n'ai pas repris une claque, j'ai beaucoup aimé cette lecture qui offre une autre vision sur les régimes autoritaires. Margaret Atwood le clame, elle ne s'est inspiré que d'événements et de décisions étant déjà survenu quelque part dans le monde. Mais cette fois, elle nous rappelle que la résistance existe, et que tout régime autoritaire porte en lui les graines de sa destruction future.
Une lecture marquante.
Miss Islande, de Audur Ava Olafsdottir
J'ai découvert Audur Ava Olafsdottir avec Rosa candida, il y a près de 8 ans maintenant... depuis, j'ai lu L'embellie, dont j'ai parlé ici, et peut-être un ou deux autres qui seraient passés aux oubliettes du blog, et de ma mémoire avec... Et c'est un peu le problème avec Audur Ava Olafsdottir : sur le moment, j'aime bien, je passe un joli moment, mais ça ne reste pas.
Miss Islande est son dernier roman sorti en France, il a été récompensé par le Prix Médicis étranger à l'automne dernier. On y retrouve ce style très épuré, à l'image des paysages islandais... Une lande de texte, aride, au sein de laquelle surgissent parfois des semblant d'émotions, avant de bien vite retomber...
Au fil des pages, je me suis lassée de Hekla. Je l'ai trouvé détachée, distante, alors même qu'on perçoit un personnage qui veut changer, qui veut écrire et vivre de sa plume... Face à elle, deux de ses meilleurs amis qui ont finalement plus d'émotions et aparaissent plus en proie à des questionnements profonds...
Au final, un roman facile à lire, mais qui n'entrera pas dans mon panthéon malgré son prestigieux prix littéraire.
Et vous, qu'avez-vous lu en février ? Et connaissiez-vous ces romans ?
Dans 3 jours, je vous parlerai de trois autres lectures. D'ici là, portez-vous bien !
Texte © Miss Alfie 2020.
Couvertures :
• Dolores Claiborne, Stephen King, traduit de l'anglais (USA) par Dominique Dill, éditions Livre de poche, 2019, 360 pages.
• Les Testaments, Margaret Atwood, traduit de l'anglais (Canada) par Michéle Albaret-Maatsch, éditions Robert Laffont, collection Pavillons, 2019, 552 pages.
• Miss Islande, Audur Ava Olafsdottir, traduit de l'islandais par Eric Boury, éditions Zulma, 2019, 288 pages.