Après les BD, voici les romans qui sont passés entre mes mains en janvier, jeunesse, polar ou littérature blanche : il y en a pour tous les goûts !

 

Oh boyOh, boy !, de Marie-Aude Murail

On devrait nous prévenir, mettre un bandeau, ou une annonce en préambule de ce genre de bouquin : "Attention, vous allez ouvrir un roman à haut potentiel émotionnel. Préparez-vous à rire et à pleurer avant d'en avoir fini avec cette histoire." Au moins, on serait fixé...

En commençant ce roman, j'ai eu la sensation de retrouver l'univers des Malaussène de Pennac. Marie-Aude Murail met en scène une famille haute en couleur, avec des enfants décalés et des grands frère et soeur qui nous font bien vite sourire. Et puis, rapidement, la légèreté et l'humour apparaissent comme un masque qui cachent des drames bien plus importants... Le sort semble s'acharner contre ces trois mômes orphelins qui cherchent leur place...

Au final, un très beau roman jeunesse, qui démontre une fois de plus le talent de cette autrice. 

 

En attendant le jourEn attendant le jour, de Michael Connelly

Michael Connelly délaisse ses héros masculins pour lancer une nouvelle série au centre de laquelle il place une jeune femme, Renée Ballard, enquêtrice de nuit au LAPD... Et oui, certains choses ne changent pas avec Michel Connelly ! 

Dans cette première enquête, il dresse le portrait de son nouveau personnage atypique. Originaire d'Hawai, Renée a osé dénoncer son supérieur. Rétrogradée dans les équipes de nuit, elle doit abandonner au matin les enquêtes qu'elle entame pendant que ses collègues dorment... Jusqu'au jour où Renée décide de pousser plus loin ses investigations.

L'intérêt de cette nouvelle série réside essentiellement dans ce personnage atypique que j'avoue avoir bien envie de suivre et de voir évoluer. Pour le reste, on est dans du Connelly classique, avec Los Angeles en toile de fond, des fausses pistes et des méchants bien roublards !

 

L'aile des viergesL'aile des vierges, de Laurence Peyrin

Je vais tout de suite être claire : ce bouquin relève plutôt des romances que des romans féministes et engagés, quoi qu'on puisse lire ici ou là. Certes, Maggie, l'héroïne, est une femme moderne pour son époque, engagée socialement, dont l'entrée comme domestique dans une maison de l'aristocratie anglaise va faire basculter le destine. Mais c'est surtout une histoire d'amour que Laurence Peyrin vient raconter.

Avec des accents de Downton Abbey, le lecteur se plonge dans la vie de ce manoir du Kent, avant de basculer à New York dans les années 50. Maggie est un personnage intéressant, qu'on suit avec plaisir tout au long de l'histoire.

Une belle histoire d'amour, que j'ai pour ma part lu en quelques jours avec beaucoup de plaisir, sans pour autant en faire un coup de coeur.

 

Miroir de nos peines

Miroir de nos peines, de Pierre Lemaitre

Le dernier opus de la trilogie des Enfants du Désastre ne pouvait pas sortir sans que je m'y plonge très rapidement. Il faut dire que Pierre Lemaitre avait déjà réalisé deux coups de maître avec Au revoir là-haut et Couleurs de l'incendie. J'étais donc très impatiente de voir ce qu'il allait nous proposer pour ce troisième roman, clôturant sa saga autour des deux guerres mondiales.

Dans ce troisième volume, qui peut se lire indépendemment des deux autres, Pierre Lemaitre revient sur un personnage que nous avons croisé en 1919, la petite Louise qui devint la confidence et la compagne de solitude d'Edouard Péricourt. Louise a bien grandi, et, alors que l'Allemagne envahit la France et pousse sur les routes des centaines de déplacés, va mettre le nez dans un secret de famille bien gardé.

Evidemment, comme pour tous les romans de Pierre Lemaitre que j'ai eu la chance de lire, tout fonctionne, on se laisse porter par une intrigue bien construite. Son expérience dans l'univers du roman noir et policier apporte une densité rarement égalée en littérature dite blanche. En revanche, j'avoue que je reste un poil sur ma faim à l'issue de cette lecture. Certains personnages sont extrêmement intéressants et denses dans leur construction, comme Raoul ou Désiré. Ils en viennent à éclipser d'autres que j'ai trouvé plus ternes, comme Gabriel et Louise... En matière d'héroïne, il faut dire que Lemaitre avait tapé fort avec le personnage de Madeleine dans Couleurs de l'incendie !

Malgré ce petit bémol, Miroir de nos peines est un excellent roman qui nous plonge dans une période historique intéressante. Pierre Lemaitre s'inspire de faits réels pour donner corps et consistance à son récit. Merci monsieur Lemaitre, votre talent me réjouis à chaque lecture !

 

Ainsi s'achève cet article consacré aux romans lus en janvier 2020. Je vous souhaite de bonnes lectures et vous donne rendez-vous dans quelques semaines pour évoquer les lectures que j'aurai fait pendant ce mois de février !

 

Texte © Miss Alfie 2020.
Couvertures :
 Oh, boy !, Marie-Aude Murail, éditions L'école des loisirs, collection Medium, 2000, 207 pages.
En attendant le jour, Michael Connelly, traduit de l'angalis (USA) par Robert Pépin, éditions Calmann-Levy, 2019, 432 pages.
L'aile des vierges, Laurence Peyrin, éditions Pocket, 2019,480 pages.
Miroir de nos peines, Pierre Lemaitre, éditions Albin Michel, 2020, 544 pages.