Une longue impatience

Extrait de la quatrième de couverture : Ce soir-là, Louis, seize ans, n’est pas rentré à la maison. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans un village de Bretagne, sa mère Anne voit sa vie dévorée par l’absence, qui questionne la vie du couple et redessine celle de toute la famille. 

Attention, vous tenez là mon premier gros coup de coeur de cette année 2019. Il va maintenant me falloir trouver les mots pour vous dire combien ce roman est beau et touchant, pudique et puissant en même temps. 

Je gardais un bon souvenir de la lecture du Dernier gardien d'Ellis Island, aussi j'ai pris note du titre quand une de mes proches, grande lectrice et souvent de bon conseil, m'en a parlé. Coup de chance, sa sortie en poche était un argument supplémentaire pour me plonger dans ce roman de toute beauté. 

J'avoue, quand j'ai voulu le pitcher à l'homme, je n'ai pas su que dire. "C'est l'histoire d'une mère dont le fils ne rentre pas un soir. Elle l'attend et raconte notamment comme elle l'accueillera à son retour, ce qu'elle lui préparera à manger..." Oui, dis comme ça, ça ne fait pas rêver ! Pourtant, c'est un roman tout en subtilité que livre Gaëlle Josse. Elle propose une écriture tout en retenue, discrète, aussi secrète que la narratrice, mais qui exprime les tourments et les questionnements de cette femme.

Dans les dernières pages, Anne passera la parole, taisant son monologue intime, pour une fin puissante et émouvante. Sans misérabilisme, sans sentimentalisme, Gaëlle Josse met en mot une vie d'attente, des heures qui se transforment en jours, en semaines, en mois, en années. Une vie d'attente et une blessure profonde pour cette femme torturée et partagée entre son fils disparu et son époux à l'origine de cette déchirure.

Un roman qui claque. Un roman qui bouleverse.

Texte © Miss Alfie 2019.
Couverture : Une longue impatience, Gaëlle Josse, éditions J'ai lu, 2019, 192 pages.