Laura et Clare sont soeurs. Une fois leur père décédé, elles doivent se débrouiller avec une mère détachée et peu intéressée de leur sort. Quand Laura prend un poste dans l'usine de Félix Shaw, elle n'imagine pas que cette homme va lui offrir, ainsi qu'à sa soeur, l'espoir d'une vie meilleure... Espoir rapidement mis à mal par le comportement de Felix.
La quatrième de couverture de ce bouquin citait L'obs en évoquant un thriller et faisant mention de Daphné du Maurier. Bon, autant vous le dire tout de suite, on en est loin. Oui, ce bouquin est noir, il parle de violence morale intra familiale, mais pour le côté thriller, il est quand même largement daté ! Traduit en français en 2017, ce bouquin a été publié en 1966, une époque lointaine u regard des relations de couple et des relations entre hommes et femmes.
Dans ce roman, Elizabeth Harrower tente de nous immerger dans l'histoire de deux sœurs par petites touches. Les chapitres sont très long, et le texte est découpé en petites scènes de vie. Ce découpage, s'il m'a laissé penser au début que l'autrice voulait camper son univers sans prendre trop de temps sur la jeunesse de Laura et de Clare, a finit par me lasser. Comment s'attacher à des personnages qui semblent sautiller d'un extrait à l'autre, comment éprouver de l'empathie pour ces jeunes femmes qui semblent détachées de tout pour ne pas en souffrir ? Pour le coup, là, l'autrice réussit son coup et traduit bien cette réserve qui est en permanence évidente chez les deux sœurs. Mais non, désolée, aucun sentiment empathique pour moi pour ces femmes qui pourraient se sortir de cet engrenage infernal...
Si le bouquin était probablement très violent lors de sa publication car il s'immisce dans un sujet alors tabou, j'avoue qu'aujourd'hui il apparaît comme fade et surfait...
Texte © Miss Alfie 2019.
Couverture : Deux sœurs, Elizabeth Harrower, traduit de l'anglais (Australie) par Paule Guivarch, éditions Payot Rivages, collection Rivages poche, 2018, 350 pages.