Extrait de la quatrième de couverture : Loin du bruit du monde, Clémence, bientôt huit ans, grandit auprès de parents rivalisant de fantaisie. Mais elle n'a pas la voix d'une petite fille et ses mots sont ceux d'un mystère cruel. Que s'est-il passé pour que l'innocence se borde ainsi de noir ?
Par où commencer pour parler de ce livre ?... Peut-être par vous mettre en garde, car ce roman pourra vous surprendre, voire même vous mettre mal à l'aise par moment...
Pour ce nouveau roman, Isabelle Desesquelles prend la voix de Clémence, une petite fille de bientôt huit ans, qui nous raconte sa relation avec ses parents, son amoureux de l'école, sa cousine qui vit chez sa grand-mère à côté, leurs jeux parfois incestueux... Elle porte un regard sur le monde qui l'entoure à la fois perçant et naïf. Puis, peu à peu, à la faveur d'une phrase, d'un mot, d'une idée, on comprend que le monde de Clémence est loin d'être si léger qu'il n'y paraît, qu'il y a derrière son histoire un drame. Mais j'avoue, le drame était là où je ne l'attendais pas, et c'est peut-être pour ça que ce livre m'a surprise.
Isabelle Desesquelles utilise une écriture qui se veut enfantine, mais qui se révèle très précise. Elle crée un univers poétique et onirique qui permet de suggérer, de dire sans blesser, quitte à garder son lecteur dans une douce innocence jusqu'à ce qu'il soit obligé de comprendre ce qu'elle lui explique. Et, paradoxalement, elle n'hésite pas non plus à raconter à travers la bouche de Clémence des jeux sexuels qu'une enfant de son âge ne devrait pas connaître, ne devrait pas raconter, surtout quand il s'agit de ses parents... Une frontière floue parfois, qui prend son sens à la fin, le pourquoi du comment de cette relation plus que fusionnelle...
Déroutant et par moment dérangeant, Je voudrais que la nuit me prenne n'en demeure pas moins une très belle déclinaison du talent littéraire d'Isabelle Desesquelles.
Une lecture en partenariat avec Babelio et Belfond, sortie en librairie le 16 août 2018.
Texte © Miss Alfie 2018.
Couverture : Je voudrais que la nuit me prenne, Isabelle Desesquelles, éditions Belfond, 2018, 206 pages.