Allan Armadale : deux hommes pour un seul nom. Deux hommes que le destin a lié par l'acte du père. Mais comment protéger celui qui ne sait rien, celui qui se laisse emporter par les flots de la vie et se rapproche inexorablement de ceux qui incarnent le danger.
Bien bien bien. Voilà un résumé bien peu clair, mais que je ne veux volontairement pas plus précis pour vous inciter à aller découvrir ce pavé passionnant de Wilkie Collins. Oui, ce bouquin fait 900 pages, oui, ce bouquin est à ranger dans la rubrique des "classiques" mais non non et non, ce bouquin est loin d'être lassant, chiant, barbant, ringard ou que sais-je encore !
Wilkie Collins se dévoile une fois de plus comme l'un des précurseurs et l'un des maîtres du roman à intrigue, du roman noir. Il nous embarque cette fois dans une histoire de duperie qui se répercutera sur les enfants des protagonistes initiaux de l'histoire. Trois personnages principaux vont contribuer à l'élaboration d'une intrigue multifacettes, qui nous fait naviguer entre les formes littéraires en passant par le récit, l'épistolaire, et le journal intime.
Publié initialement en feuilleton, ces romans classiques offrent une densité et une construction qu'on ne retrouve plus souvent aujourd'hui. Le style, parfois désuet, reste une merveille de maîtrise de la langue (bravo à la traductrice pour avoir su rendre cet esprit). Quant à l'intrigue, si je ne l'ai pas encore dit, elle est très bonne, maintient le suspense jusqu'au bout. Les personnages sont parfois agaçants, méchants, voire machiavéliques, on a envie de les secouer, de les confondre, mais Wilkie Collins réussit au fil des pages à nous faire comprendre leurs réactions et leur humanité. Un pavé qui conforte une fois de plus ma réconciliation avec les classiques.
Texte © Miss Alfie 2018.
Couverture : Armadale, W. Wilkie Collins, traduit de l'anglais par Emma Allouard, éditions Libretto, 2011, 910 pages.