C'est le coeur qui lache en dernier

Extrait de la quatrième de couverture : Stan et Charmaine ont été touchés de plein fouet par la crise économique qui consume les États-Unis. Tous deux survivent grâce aux maigres pourboires que gagne Charmaine dans un bar sordide et se voient contraints de loger dans leur voiture... Aussi, lorsqu'ils découvrent à la télévision une publicité pour une ville qui leur promet un toit au-dessus de leurs têtes, ils signent sans réfléchir : ils n'ont plus rien à perdre. À Consilience, chacun a un travail, avec la satisfaction d'oeuvrer pour la communauté, et une maison. Un mois sur deux. Le reste du temps, les habitants le passent en prison... où ils sont également logés et nourris ! Le bonheur. Mais le système veut que pendant leur absence, un autre couple s'installe chez eux avant d'être incarcéré à son tour. Et Stan tombe bientôt sur un mot qui va le rendre fou de désir pour celle qui se glisse entre ses draps quand lui n'y est pas : "Je suis affamée de toi."

Après avoir découvert Margaret Atwood avec sa fabuleuse Servante écarlate dont je rabâche les oreilles à tous mes proches pour qu'ils le lisent avec plus ou moins de succès, voilà le dernier roman de l'autrice canadienne sorti en août 2017 en France.

Ici encore, on se trouve dans un univers très proche du nôtre, pas forcément futuriste, mais au moins parallèle... La société que Margaret Atwood dépend n'est pas la nôtre, mais elle pourrait l'être... Elle en a quelques caractéristiques, quelques symptômes, et qui sait si quelque part dans le monde, la petite ville de Consilience n'existe pas... Du moins, je ne l'espère pas, car vivre à Consilience est loin d'être si merveilleux que ce que Stan et Charmaine ont supposé au départ...

A Consilience, plus question de faire ses choix. Plus rien ne vous appartient, pas même votre logement que vous partagez avec un autre couple, pas même votre métier, rien. Votre pensée même devient guidée, télé-guidée pourrait-on dire. Une société aux airs de Truman Show, une société où, quand vous commencez à vouloir faire un pas de côté, les choses peuvent vite très mal tourner pour vous...

Avec beaucoup de subtilité, Margaret Atwood nous propose une fois de plus un roman uchronique qu'on espère totalement inventé... Quant à moi, je vais ranger mes vieux nounours bleus de mon enfance... Parce que C'est le coeur qui lâche en dernier me le fait voir très bizarrement maintenant !!!

Texte © Miss Alfie 2018.
Couverture : C'est le coeur qui lâche en dernier, Margaret Atwood, traduit de l'anglais par Michéle Albaret, Maatsch, éditions Robert Laffont, collection Pavillons, 2017, 450 pages.