La malediction d'edgar

Qui était Edgar Hoover, le patron du FBI des années 1920 aux années 1970 ? A travers un roman imaginant les mémoires de son bras droit, et très probable amant, Clyde Tolson, Marc Dugain plonge son lecteur dans l'Histoire politique de États-Unis et dans celle de l'homme qui la fit en grande partie.

Arrivé à la tête du FBI dans l'entre-deux-guerres, J. Edgar Hoover aura tout connu : la prohibition, la lutte (ou pas !) contre la mafia, la seconde guerre mondiale, mais surtout une famille mythique des États-Unis d'Amérique, les Kennedy. Qu'il s'agisse de JFK, de son père ou de son frère, tous y passent et l'image d'Epinal finit d'être écornée. Coureurs de jupons, arrivistes, manipulateurs, Dugain offre un portrait à charge de ces hommes qui ont voulu briller, quel qu'en soit le prix.

Hoover n'est pas en reste. Si c'est l'homme qui l'a probablement le plus admiré qui le raconte, il le fait à la veille de sa propre mort, et il faut atteindre la fin du livre pour saisir à quel point l'attachement entre ces deux hommes devait être grand à une époque où eux-mêmes contribuaient à traquer les invertis... 

Grâce à un astucieux procédé narratif qui mêle mémoires apocryphes et retranscriptions d'enregistrements sonores, Dugain raconte l'Histoire des USA, de l'espionnage politique, des jeux de pouvoir, mais dresse aussi le portrait d'un homme probablement plus puissant que tous les présidents qu'il aura servi.

Texte © Miss Alfie 2018.
Couverture : La malédiction d'Edgar, Marc Dugain, éditions Gallimard, collection Folio, 2006, 512 pages.