Le collier rouge

1919. La guerre est achevée, mais toujours présente dans les esprits. Lantier, juge militaire, est chargé d'enquêter sur l'outrage commis le 14 juillet par un certain Jacques Morlac.

Et de quatre ! Quatre audio-livres découverts depuis la rentrée, et la confirmation que le genre peut être très chouette, si le lecteur l'est aussi ! Et là, c'est un lecteur de choix puisque c'est Jean-Christophe Rufin himself qui offre son texte au lecteur. En soit, je trouve l'exercice très intéressant : qui mieux que l'auteur peut retraduire l'ambiance qu'il a voulu créer ? Qui mieux que l'auteur pour donner vie aux dialogues de papier qu'il a imaginé ?

Au fil des mots de Jean-Christophe Rufin, nous découvrons l'histoire de Morlac, paysan enrôlé de force pour la guerre, et de ce chien qui passe son temps à aboyer, chien qui a accompagné Morlac depuis que les gendarmes sont venus le chercher... Morlac, c'est un gars de la terre, un mec a priori pas très instruit, mais qui surprend le juge par sa culture littéraire, culture découverte auprès de Valentine... D'entretien en entretien, c'est l'histoire de cet homme qui se dessine, l'homme de nombreux jeunes hommes de sa génération envoyés au front pour des raisons qui leur semblaient bien lointaines.

Si le lecteur doit attendre la fin de l'histoire pour découvrir ce qui s'est réellement passé en ce fameux 14 juillet, il comprend assez rapidement que derrière son côté bourru, Morlac ressent des émotions ambivalentes à l'égard de Guillaume, ce fameux chien... En plaçant un chien au coeur du scandale, Rufin questionne la condition de l'homme et celle de l'animal, et en profite pour interroger les motifs qui conduisent à une guerre et les idéaux qui l'animent... ou la combattent...

Une lecture audio en partenariat avec Audible.

Texte © Miss Alfie 2017.
Couverture : Le collier rouge, Jean-Christophe Rufin, lu par l'auteur, éditions Gallimard, éditions Gallimard, collection Ecouter Lire, 2015, 3h28.