L'appel du coucou - Robert Galbraith
La jeune mannequin métisse Lula Landry n'a pas pu se suicider. C'est du moins la conviction de son frère adoptif, John Bristow. Pour en apporter la preuve, il décide d'engager un ancien camarade de classe de son autre frère, Charlie, lui aussi décédé. Au lendemain d'une rupture houleuse, l'ancien policier militaire Cormoran Strike va devoir enquêter, avec l'aide d'une nouvelle secrétaire intérimaire.
Est-il nécessaire de vous rappeler que derrière ce pseudonyme d'auteur de polar, se cache en réalité la célèbre J.K. Rowling ? Et oui, après la saga Harry Potter, la créatrice du petit sorcier s'est lancée dans le roman policier après une première tentative de roman noir sous son propre nom avec Une place à prendre. Avec cette série de romans policiers publiée sous un pseudonyme masculin, J.K. Rowling change les codes de ses lecteurs pour les entraîner dans une histoire peut-être pas si éloignée de sa saga potterienne...
Je dois vous avouer que j'ai eu un moment d'inquiétude dans le premier tiers du roman. Je trouvais que l'auteur laissait beaucoup trop de place aux personnages de Cormoran et de sa secrétaire, Robin, trop de place à leurs histoires personnels et à leurs atermoiements. Ce petit bémol restera d'ailleurs présent dans ma tête tout au long de cette lecture, même si je dois reconnaître que Robert Galbraith (puisque c'est ainsi que l'auteur se fait appeler ici) sait parfaitement créer des personnages attachant. Strike est un homme plus complexe qu'il n'y paraît à première vue, et il n'y a guère que Robin qui m'ait particulièrement agacée par son incapacité à envoyer bouler son mec.
En revanche, une fois mis de côté cet aspect du roman, je dois reconnaître que l'intrigue est très très bien menée. J'avais une idée, je commençais à maugréer que l'auteur n'avait pas été très original(e), pour au final être bluffée. Oui, je n'avais pas envisagé une seconde la tournure que les événements prennent dans le dernier quart de l'histoire. Bravo, car c'est souvent ce qui me fait froncer les sourcils : trop de polar tue le polar et dévoile ses ficelles. Ici, les ficelles sont des fils bien fins que je n'ai pas vu se nouer malgré les indices laissés ici et là par Robert Galbraith. D'ici à ce que je poursuive la série, il n'y a qu'un pas que je pourrai bien franchir, moi qui faisait pourtant la grimace quelques centaines de pages plus tôt !
Texte © Miss Alfie 2017.
Couverture : L'appel du coucou, Robert Galbraith, traduit de l'anglais par Françoise Rosso, 2014, 696 pages.