Lady Susan - Jane Austen
Lady Susan Vernon est veuve. Après un séjour chez les Manwaring à Langford, elle décide de répondre à l'invitation du frère de son défunt mari, Mr Charles Vernon, au grand dam de l'épouse de ce dernier, Lady Catherine, qui a eu bien des échos concernant la réputation sulfureuse de Lady Susan.
S'il n'a été traduit en français qu'en 2000, Lady Susan est en réalité l'un des premiers romans écrits par Jane Austen vers 1794 et publié en 1871. Il s'agit plus d'une nouvelle étant donné la brièveté de l'oeuvre, rédigée sous forme épistolaire.
Au cours de quelques semaines, le lecteur suit les échanges entre Lady Susan, son amie Alicia Johnson, sa belle-soeur Catherine Vernon et la mère de cette dernière, Lady de Courcy. Quelques tiers interviennent dans les échanges, comme le frère de Lady Catherine, Reginald, mais il s'agit essentiellement d'un roman mettant en avant les points de vue de ces dames. On y découvre que la personnalité de Lady Susan est loin d'être simple : oscillant entre la séduction et la répulsion, elle manipule son monde, fait tomber les hommes entre ses griffes pour les repousser ensuite, le tout avec le plus angélique des sourires.
Venant d'écouter une série de quatre émissions de radio sur Jane Austen, j'ai eu envie de me plonger dans ce court roman pour découvrir cette auteure britannique avec un autre regard que celui que j'ai pu porter sur mes premières lectures. Au cours des émissions, j'ai vu se dévoiler une Jane Austen pleine d'ironie, et finalement assez éloignée du côté "roman à l'eau de rose" dans lequel on la classe parfois (je ne vous rappelle pas ma colère à la lecture de Katarina Bivald qui, dans son roman best-seller, la classait en "chick litt"...). Et la lecture de Lady Susan va dans ce sens : Jane Austen y dépeint une jeune femme cynique qui se joue de ses contemporains, dans une société qui la voudrait réservée et éplorée.
Extrait de l'un des volumes de la Pléïade, ce roman est un petit plaisir de lecture dans lequel chaque mot est à sa place et aucun n'est superflu !
Une lecture qui s'inscrit dans le cadre du challenge "Un classique par mois" de Pr. Platypus.
Texte © Miss Alfie 2016.
Couverture : Lady Susan, Jane Austen, traduit de l'anglais par Pierre Goubert, texte extrait des Œuvres romanesques complètes I, éditions Gallimard, collection Folio 2€, 2006, 128 pages.