Chronique de deux échecs

Parfois ça ne veut pas. Parfois, la lecture d'un bouquin est si pénible qu'on l'arrête au milieu. Voire avant le milieu. Cette chronique est la chronique de deux lectures qui n'ont pas touché le lecteur que je suis.

Commençons par Cadavre 19, de Belinda Bauer (trad. : Christine Rimoldy) dont le pitch s'annonçait plutôt prometteur. Patrick Fort est un étudiant en anatomie atteint du syndrome d'Asperger. Jusqu'au jour où un cadavre qu'il étudie s'avère révéler des secrets. Juste sur ce pitch, ça m'intéressait. Sauf que l'histoire raconte en parallèle l'histoire de Patoche et l'histoire d'un autre homme qu'on devine être rapidement le cadavre. Du coup, difficile de poursuivre une lecture cousue de fil blanc. Tant pis pour toi, Patoche.

Vient ensuite une des grosses frustrations de lecture, de celle qu'on attend et qu'on ne termine pas en se disant "mon dieu, mon dieu, mon dieu, c'est vraiment trop horrible." Rouge ou Mort de David Peace (trad. : Jean-Paul Gratias) est de ces lectures. L'histoire est la biographie de Bill Shankly, le premier grand manager du Liverpool Football Club et celui qui a porté ce club vers ses premiers sommets européens. Je suis supporter des Reds, c'est pas un scoop. Du coup, ben voilà, quoi, cette bio m'intéressait. Et je ne connaissais pas le style littéraire de David Peace. Ou alors, il a fait une spéciale pour ce bouquin mais le fait est que c'est juste parfaitement insupportable à lire. Jusqu'à 64 fois le mot "Bill" dans la même page. Chiffre véridique. Des phrases de 3 mots alignées : Bill court. Bill réfléchit. Bill pense que Fairclough est meilleur. Bill mange un yaourt à la fraise. Insupportable. Alors je me suis accroché un moment et puis j'ai fini par lâcher. Désolé.

Texte © Alfie's mec, 2016.
Couvertures : Cadavre 19, Belinda Bauer, Éditions Fleuve Noir, 2013 ; Rouge ou mort, David Peace, Editions Rivages, 2014

Comments

[Lili Galipette]

"Jusqu'à 64 bois le mot" : tu picolais en rédigeant la chronique ? :-)

[Laure]

David Peace, j'avais essayé il y a un certain temps, et j'avais arrêté en cours de route ... Je te comprends donc très bien ;-)