Le fantôme de la Mary Celeste - Valerie Martin

En décembre 1872, le navire la Mary Celeste est retrouvé vide de ses occupants en pleine mer, à proximité de Gibraltar. Que son devenus le capitaine Briggs, son épouse et sa fille qui avaient quittés New York quelques semaines plus tôt ? Voilà une énigme qui fait parler auteurs et médiums : de Conan Doyle à Violet Petra, les hypothèses se multiplient.

J'ai repéré ce roman sur le blog Le capharnaüm éclairé et il a fallu une virée en librairie pour que je craque. A la base, je pensais qu'il pourrait plaire à l'homme de la maison, puisqu'on y parle naufrage de bâteau, mais après lecture, je pense que j'ai bien fait de le mettre dans mon étagère à lire et non dans la sienne ! Oui, car si le naufrage de la Mary Celeste est le prétexte de ce roman et son coeur, Valerie Martin s'intéresse plus à son impact et ses conséquences sur proches et moins proches ainsi qu'au développement du spiritisme aux Etats-Unis et en Angleterre.

Roman à voix multiples, Le fantôme de la Mary Celeste m'a particulièrement plu au niveau narratif : Valerie Martin utilise différents procédés, du classique récit narratif au journal intime en passant par l'article de presse. Chaque personnage est identifié par un de ses procédés, qui permet de tout de suite savoir qui racontera telle ou telle partie de l'histoire. Et bien évidemment, la présence de Conan Doyle dans les protagonistes centraux de l'histoire n'est pas sans me déplaire : l'auteur met en scène le créateur de Sherlock Holmes en le distinguant justement du célèbre détective et en rappelant l'intérêt tout particulier qu'il a manifesté pour les manifestations spirites en général, mais aussi pour le naufrage prétexte à ce roman puisqu'il en fit une nouvelle au début de sa carrière d'écrivain (J. Habakuk Jephson's Statement). 

Cependant, de là à trouver ce roman exceptionnel, il y a un pas que je ne franchirai pas. Oui, l'histoire est bien bâtie, oui, les personnages sont intéressants, mais j'avoue avoir trouvé quelques ficelles bien avant qu'elles ne soient dévoilées et être largement restée sur ma faim en achevant ce roman. Alors qu'envisager une théorie aurait pu être intéressant, Valerie Martin laisse le lecteur se débrouiller avec les esprits qui envahissaient les salons à la mode de l'époque... Un côté fantastique qui, pour le coup, ne m'aura pas franchement parlé...

Texte © Miss Alfie 2016.
Couverture : Le fantôme de la Mary Celeste, Valerie Martin, traduit de l'anglais (USA) par Françoise du Sorbier, éditions Albin Michel, collection littérature étrangère, 2016, 338 pages.

Comments

[Mr K]

Ben mince alors, pour le coup je t'ai "enduit" en erreur comme le disent si bien mes élèves. Désolé pour ce flop...Promis je me rattraperai! :)

Comme quoi, on en revient toujours à cette foutue histoire de goûts et de couleurs car de mon côté j'avais vraiment adoré ce roman entre étrangeté et plongée immersive dans une époque.

Pardon... Snif! ;)