Le comte de monte cristoLe jour de son mariage avec la belle Mercedes, le marin Edmond Dantès est arrêté pour trahison. Son bel avenir s'écroule, et il passera les quatorze années suivantes dans un cachot du château d'If. Mais le voisinage de l'abbé Farria lui offrira savoirs et richesses, ou les clés de sa vengeance.

Je n'irai pas par quatre chemins pour vous parler de ce pavé (oui, quatre livres numériques de 320 pages chacun, ou deux tomes papiers de 800 pages, ça s'appelle un pavé !) : ce roman initialement publié en épisodes par Dumas au milieu du 19e siècle est gé-ni-al ! Bon, je le savais déjà, puisque Le Comte de Monte Cristo est le seul roman dit "classique" que j'ai lu dans ma jeunesse et que j'avais déjà réellement apprécié. Je me souviens même l'avoir passé à une paire de copines à l'époque, dont l'une l'avait même passé à ses frères !

Bref, ces préliminaires dont vous n'avez que faire étant posés, il convient de vous parler de ce roman brillant que j'ai dévoré en deux semaines. (Oui, deux semaines, cela peut paraître long quand on connaît ma vitesse de lecture, mais parfois, j'ai du boulot et des activités annexes qui ralentissent mon rythme de lecture, et des nuits d'insomnies qui permettent de compenser en partie !)

A l'origine, je le disais, ce roman d'Alexandre Dumas fut publié en épisodes. Ce découpage se ressent particulièrement dans l'intrigue faite de multiples rebondissements et moments de suspense : Dumas achève régulièrement ses chapitres sur une action interrompue, l'arrivée ou le départ d'un personnage, et oblige son lecteur à vouloir poursuivre. Une technique que bien des auteurs contemporains utilisent encore à l'heure actuelle mais qu'ils n'ont finalement pas du tout inventé !

Venons-en donc au fond de cette histoire qui s'intéresse dans un premier temps prioritairement aux personnages secondaires mais pourtant essentiels que vont être Danglars, Caderousse et Fernand. Oui, au début, Dantès est un personnage certes principal, mais auquel l'auteur s'intéresse peu. Décrit comme un homme a priori stable, on en vient à s'interroger car on le voit principalement par les yeux de ses trois ennemis, jusqu'à son emprisonnement au château d'If. Là, l'histoire bascule, et une grande ellipse de temps permet de s'intéresser à Dantès, à ses conditions de détention, à sa rencontre décisive avec Farria. Si, jusque là, les éléments avancés sont essentiels pour la mise en place du puzzle, c'est surtout à partir de son évasion que Dumas déroule les fils de ses pelotes et tisse une trame qui explose dans le dernier quart de l'histoire.

Pourtant, si le lecteur s'attache à Dantès, j'avoue avoir parfois douté : qui est cet homme pour se prendre pour le messager de Dieu, pour s'octroyer droit de vie et de mort sur ses semblables, pour se faire juge de leurs actions ? Une pensée qui s'insiniera d'ailleurs peu à peu dans l'esprit du Comte polymorphe et magnifique...

Il y aurait sûrement une analyse historique et sociétale à faire de ce roman, mais j'y ai surtout vu une histoire d'aventures, de vengeance et d'amour qui s'achève quasiment sur ces mots : "Il n'y a ni bonheur ni malheur en ce monde, il y a la comparaison d'un état à un autre, voilà tout. Celui-là seul qui a éprouvé l'extrême infortune est apte à ressentir l'extrême félicité." Une philosophie de vie qui me parle... Et qui n'est sans doute pas pour rien dans le coup de coeur que j'ai ressenti pour cette brillante histoire ! Ou quand les classiques nous démontrent leur grandeur !

Challenge classique
Une lecture qui s'inscrit dans le cadre du challenge "Un classique par mois" de Pr. Platypus. 

Texte © Miss Alfie 2016.
Couverture : Le Comte de Monte-Cristo (tome 1), Alexandre Dumas, éditions Livre de poche, collection Les Classiques du Livre de poche, 1995, 800 pages.