Le dernier gardien d'Ellis islandNovembre 1954. Le centre d'accueil des immigrants à New York s'apprête à fermer. Après quasiment toute une vie sur l'île, John Mitchell, son gardien se souvient...

Je rêve de découvrir New York. Il y a peu de villes qui me font un tel effet, mais New York relève du mythe pour moi, et Ellis Island en fait évidemment partie. En lisant par dessus l'épaule de John Mitchell, j'ai pu me transporter le temps de quelques heures dans un univers très particulier : le sas de validation d'immigration qui a fonctionné des années 1880 au milieu des années 1950.

Ce roman, Gaëlle Josse explique l'avoir écrit après la visite du centre sur l'immigration qui est devenu un musée. Si des éléments réels se mêlent à l'histoire, c'est avant tout une fiction qu'elle nous livre à travers le journal des derniers jours sur l'île de celui qui en fut le témoin pendant plusieurs dizaines d'années.

John Mitchell ne semble plus rien avoir à cacher, plus rien avoir à perdre. Il sait qu'il va laisser derrière lui un pan entier de son histoire, histoire qui vient se confronter à celle de son pays. Il raconte alors Liz, son épouse, Nella, l'immigrante italienne, et tous ces visages qu'il croise sans toujours les voir. Avec pudeur et honnêteté, il porte sur lui un regard parfois sans concession, à la manière d'un testament.

Avec une belle plume, échappant au sentimentalisme, Gaëlle Josse brosse le portrait d'un homme et d'un lieu, d'une époque, et à travers eux, celui d'émigrants qui croyaient au rêve américain mais devaient commencer leur nouvelle vie par un passage compliqué à quelques encablures du symbole des États-Unis.

Texte © Miss Alfie 2016.
Couverture : Le dernier gardien d'Ellis Island, Gaëlle Josse, Éditions J'ai lu, 2016, 187 pages.