Jake Skowran est au chômage. Comme la plupart des gens de sa ville depuis que l'usine locale a fermé. Vivant de ses allocations de chômage, il a du résilier son abonnement au câble, vendre sa télé... Même sa copine est partie dans l'espoir d'un compagnon au salaire meilleur. Alors quand le bookmaker local lui propose un contrat pour tuer sa femme contre un effacement de dette, le deal est tentant.
Je n'avais jamais eu l'occasion de lire Iain Levison, mais j'avoue que je me suis régalée avec ce roman assez rapide à lire mais néanmoins excellent d'humour noir et de cynisme ! Sorti au début des années 2000, Un petit boulot met déjà en lumière une société marquée par la paupérisation et l'éloignement du travail, par l'accroissement du chômage et la crise financière qui s'amplifia à partir de 2007-2008 avec les subprimes...
Dans ce roman, Iain Levison met en scène un homme qui se trouve sans objectif, sans perspective personnelle comme professionnelle que l'atrait de l'argent facile pour pouvoir se remettre à flot va faire basculer dans la criminalité sans que la morale s'en mêle plus que ça. C'est sûr, ce n'est pas un bon exemple, on évitera de mettre ce roman entre les mains de l'ado du coin qui n'a pas bien envie de bosser et pense que toucher le chômage ou le RSA est une solution acceptable. Néanmoins, derrière le cynisme de ce roman, c'est une réalité bien plus réelle qu'on ne le voudrait, bien plus proche de nous qu'on ne le pense.
Si certains points du roman paraissent bien peu réalistes, le message véhiculé par cette histoire noire reste terrible à mon goût. Goût rendu encore plus amer quand je lève les yeux de mes bouquins pour regarder la société dans laquelle nous vivons et à laquelle nous contribuons... (Oui, parfois, je sors de ma bulle littéraire... Mais j'y reviens souvent bien vite, effrayée par ce que je constate dans le monde réel !)
Texte © Miss Alfie 2016.
Édition présentée : Un petit boulot, Iain Levison, traduit de l'anglais (Etats-unis) par Fanchita Gonzalez Batlle, éditions Liana Levi, collection Piccolo, 2013, 224 pages.