1946. "Bucky" Bleicheirt rejoint les mandats à Los Angeles et devient co-équipier avec "Lee" Blanchard. Deux anciens boxeurs, deux flics qui vont se retrouver positionnés sur l'enquête du Dahlia noir, une jeune femme rêvant d'être actrice retrouvée coupée en deux et eviscérée. Malgré la présence de Bleichert, Blanchard va peu à peu s'enfoncer dans une zone très trouble.
A l'origine, j'avais découvert Le dahlia noir grâce au film de Brian de Palma. Puis, j'ai lu le livre d'Ellroy. Et j'ai été bluffée par la différence d'intensité entre l'original et l'adaptation cinématogrpahique. Alors que le premier, s'il trouve son sens grâce à l'enquête sur la mort de Betty Short, laisse une part très importante à la psychologie des personnages et brosse le portrait d'une police corrompue, le second ne s'intéresse qu'au meutre et fait l'impasse sur des aspects plus sombres... Pourtant, le dealer et son équipe, à plusieurs reprises, m'ont conseillée de lire la BD : "tu ne seras pas déçue, c'est fidèle au roman".
A l'origine du scénario de l'album, celui que David Fincher avait envisagé pour son adaptation cinématographique... Evidemment, il y a forcément eu des coupes dans l'intrigue, des raccourcis et peut-être des simplifications, mais je dois reconnaître que les scénaristes ont fait un boulot formidable : dès le début, je me suis retrouvée plongée dans l'ambiance du roman d'Ellroy. Il y a la noirceur, la violence, l'ambiguité des personnages, leurs zones troubles et leurs secrets... Tout y est, renforcé par le trait de Miles Hymans qui recrée le Los Angeles de l'époque. Si ces visages m'ont un peu surprise au début (j'avais l'impression que tous les hommes étaient taillés à la serpe), j'ai réussi à m'en détacher et à me laisser absorber par cette ambiance sombre et tragique.
Avant d'achever cette chronique, je me dois de vous faire une confidence : Le dahlia noir est, à ce jour, le seul roman de James Ellroy que j'ai réussi à lire de bout en bout. J'ai eu beau retenter l'an dernier : je me perds rapidement dans une atmosphère complexe et des personnages multiples. Du coup, si vous n'avez jamais tenté Ellroy ou si vous n'y arrivez pas, ouvrez cet album : l'occasion d'approcher l'oeuvre d'un brillant auteur américain (oui, ce n'est pas parce que ce n'est pas ma came que je ne peux pas admettre que Ellroy est brillant !) grâce à une adaptation fidèle et parfaitement réussie.
Texte © Miss Alfie 2016.
Couverture : Le dahlia noir, Miles Hyman, Matz, David Fincher, James Ellroy, Editions Casterman, collection Rivages/Casterman/Noir, 2013, 176 pages.