Un check-point entre Israël et la Cisjordanie. Un militaire israélien qui s'apprête à partir en permanence, assailli brutalement par un commando palestinien. Quelques jours plus tard, un homme sans histoire, sans passé, recueilli par deux Palestiniennes...
Ce roman, c'est Hubert Haddad lui-même qui me l'a conseillé. Alors c'est toujours délicat d'aller chroniquer un roman que l'auteur vous a invité à lire. Car s'il a fait ce choix, s'il m'a donné ce titre, c'est qu'il y croit, qu'il pense d'une part qu'il peut me plaire, et d'autre part qu'il est révélateur d'une partie de son oeuvre d'écrivain. Sur ce dernier point, rien à redire. On retrouve le talent d'Hubert Haddad, cette maîtrise de la langue et des descriptions, le tout avec un univers empreint de poésie qui m'a rappelé sur certains points celui du Peintre d'éventail.
Il faut dire que Palestine contient un potentiel énorme mais abordé avec un parti pris réel... Cet homme, cet Israélien, va se retrouver plonger dans le quotidien des Palestiniens, découvrir les contraintes de la vie quotidienne rythmée par des barrages arbitraires. On y croise des pacifistes, des convaincus que la paix ne peux venir que par la connaissance et les mots, et des extrémistes, prêts à se faire sauter pour démontrer le grand complot international... Mais cet homme sans passé, parce qu'il est sans passé, semble imperméable à tout cela, ne semble pas comprendre l'enjeu du conflit...
Hubert Haddad raconte des êtres paumés, des êtres qui se trouvent, mais des êtres auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher, pour lesquels je n'ai pas réussi à ressentir d'émotions... Et ce n'est pas la première fois que je passe à côté d'un bouquin, pour une simple histoire de personnages qui ne me parlent pas... Malgré le réel talent et la grande qualité d'écriture de ce roman.
Texte © Miss Alfie 2015.
Édition présentée : Palestine, Hubert Haddad, Editions Le livre de poche, 2009, 160 pages.