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Miss Alfie, croqueuse de livres... & Compagnie !
2 juin 2014

La femme de Parihaka - Witi Ihimaera

parihakaDeuxième moitié du XIXe siècle. Le partage des terres entre Maoris et Pakehas suscite d'importants conflits. Dans la région Taranaki, la résistance pacifique se met en place. Parmi ses membres, le jeune Horitana devient rapidement la cible d'un voisin Blanc. Son épouse, Erenora, n'hésitera pas à traverser le pays pour partir à la recherche de son mari captif.

Chers lecteurs, j'espère que vous avez votre passeport à jour, puisqu'aujourd'hui on s'envole pour la Nouvelle-Zélande ! Au programme de ce dépaysement, une immersion dans l'histoire du pays du long nuage blanc lors du conflit qui opposa les Maoris tentant de défendre leurs terres aux colons européens.

Dès la préface, Witi Ihimaera pose le décor : c'est une adaptation libre de Fidelio de Beethoven qu'il tente pour raconter l'histoire d'une partie de son pays. Il crée pour cela un narrateur, historien, qui se voit confiée la tâche de traduire le journal de son ancêtre, Erenora. Pour cela, il utilise plusieurs procédés, allant du récit de ses recherches par le narrateur à la transcription du journal.

Si la forme est originale, j'avoue que j'ai pesté régulièrement contre les interventions de ce narrateur rabat-joie qui coupait le côté romanesque et la fresque en train de se mettre en place pour ajouter des précisions historiques, démographiques ou politiques sur l'époque. Certes, ces éléments apportent un réalisme à l'ensemble et donnent au lecteur des connaissances intéressantes, mais ils créent une rupture dans le rythme lyrique qui se met en place dès le deuxième acte. Oui, je parle d'acte, puisque Witi Ihimaera reprend notamment de Fidelio la construction dramatique en cinq actes !

En dehors de cette forme narrative parfois rébarbative, La femme de Parihaka est un roman passionnant où foisonnent les références littéraires, notamment à Dumas. Ça parle d'amour, de vengeance, de défense pacifique, de courage et de volonté. On y découvre une culture qui fut menacée d'extinction mais encore bien présente aujourd'hui, on navigue entre les expressions maories et on comprend combien ce peuple dut batailler pour conserver ses terres ancestrales. Il y a vraiment dans ce roman tous les éléments d'une fresque lyrique passionnante.

Si comme moi la Nouvelle-Zélande vous fait rêver, plongez vous dans ce roman qui, en outre, est écrit pas un néo-zélandais. Un voyage complet dans un tout autre univers. Très très chouette.

Un voyage offert par les éditions Au vent des îles que je remercie chaleureusement !

Texte © Miss Alfie 2014.
Édition présentée : La femme de Parihaka, Witti Ihimaera, traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Mireille Vignol, Éditions Au vent des îles, Collection Littératures du Pacifique, 2014, 399 pages. 

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Commentaires
A
Et tant pis pour le narrateur rabat-joie.
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