LOSCOUVQuelques temps après les évènements relatés dans la Marque Jaune, Mortimer décide de reprendre les études du Professeur Septimus sans toutefois parvenir à percer précisément les mystères du télécéphaloscope. Une société secrète cherche quant à elle à reprendre l'oeuvre de Septimus dans une vocation plus malfaisante.

Ouéééééé, un nouvel album de Blake et Mortimer !!! Ooooh, et scénarisé par Jean Dufaux, claaaaasse !! Et Antoine Aubin au dessin, lui qui avait repris avec talent le crayon des mains de René Sterne et Chantal de Spiegeleer dans La Malédiction des Trente Deniers !! Dis donc, dis donc, dis donc, ça s'annonce plutôt pas mal, c't'histoire, hein !! Ouais. Ben non. Nul. Nul nul nul et encore nul. Mauvais comme pas permis. J'ai déjà été déçu par un Blake et Mortimer, hein, L'Etrange Rendez-Vous est pas folichon folichon, on sent que le Sanctuaire du Gondwana a été réalisé un peu à la va-vite en attendant que le premier tome des Trente Deniers sorte des planches, mais là, putain, c'est pas dieu possible d'écrire un truc pareil !!

Alors, attention, je ne l'ai lu qu'une fois. Il mériterait peut-être que je le relise une deuxième fois, ce que je ferai nécessairement, mais à la première lecture, je suis atterré. Alors, sur le dessin, je n'ai rien à dire. On retrouve le style d'Antoine Aubin qui est propre, sans gros défaut et qui arrive à retrouver le style de Jacobs (j'ai relu la Marque Jaune avant de lire l'Onde Septimus). Il n'y a jamais qu'un personnage qui est plutôt raté mais c'est un personnage secondaire qu'on ne voit que sur une paire de planches, rien de bien méchant, donc.

LOSPLNon, là où le bât blesse, c'est sur deux aspects. D'une part, ce que j'appellerai l'univers jacobsien. Au-delà de l'histoire, il y a des codes à respecter dans la construction, le découpage, toussa. Là, très sincèrement, j'ai l'impression que Dufaux a été complètement dépassé par le monument auquel il s'attaquait. Du coup, ce qu'on lit est par moment proprement navrant. Autant bon, on sait que les commentaires des cases ont dans l'univers hergéo-jacobsien tendance à décrire ce qu'on y voit, autant là, c'est complètement ampoulé, trop descriptif et surtout trop lourd et parfois, souvent, sans grand intérêt. Et sur le découpage, même si c'est caricatural, l'action se découpe plus ou moins normalement par planches. Là, c'est parfois à cheval sur deux planches. Je ne suis pas allergique aux découpages, originaux, tant que ça apporte quelque chose à l'histoire, mais là d'une part, ça n'apporte pas grand chose et surtout, ça sort des cadres "règlementaires" d'un Blake et Mortimer.

Autre aspect qui pêche, assez bêtement, le scénario. S'attaquer au monument qu'est La Marque Jaune pour en envisager une suite, c'est un défi sacréament audacieux. Le fait est que ce défi est foutrement foiré. L'histoire est mal fagotée. Dès le début, on voit les quatre méchants. Autant dire que, dès que Blake ou Mortimer croisera leur route, on sait qu'il va leur arriver des bricoles. Autre chose, les éléments clés de l'histoire arrivent un peu comme des cheveux sur la soupe et on se demande un peu pourquoi ça, là, comme ça. Ensuite, je me demande si Dufaux a voulu faire passer des messages dans son scénario, s'il a voulu apporter quelque chose en plus mais j'ai du mal à saisir ce message. Enfin, certains détails sont particulièrement pathétiques. Appeler un professeur Evangely, c'est sérieux ? EVANGELY ??!!! C'est une blague ?? C'est quoi ???

Bref, si j'attends toujours un nouvel épisode de Blake et Mortimer avec impatience, le fait que j'ai été violemment déçu. Il n'y a pas grand chose à retenir de cette aventure. Le scénariste a visiblement eu les yeux plus gros que le ventre (pourquoi s'attaquer à la Marque Jaune ? Pourquoi ?) et, si le dessin ne déçoit pas, le fond et la forme ne se révèlent pas du tout à la auteur de l'enjeu. Cette Onde Septimus est un échec. Clairement.

Texte © Alfie's mec  2013
Couverture et planche : L'Onde Septimus, Jean Dufaux, Antoine Aubin, Éditions Blake et Mortimer, 2013.